
Plusieurs travaux sont venus depuis confirmer la faible part que semble prendre l’école dans la propagation de l’infection. Les résultats d’une nouvelle étude ont été publiés récemment. Elle a été menée en Angleterre, dans plus de 130 écoles primaires et porte sur plusieurs groupes d’enfants. Les uns ont bénéficié d’un prélèvement nasal hebdomadaire pendant au moins 4 semaines après la réouverture partielle des écoles de juin à mi-juillet 2020 (près de 12 000 participants, élèves et équipes éducatives). Des prélèvements sanguins ont été réalisés en complément dans 45 écoles, à la recherche d’anticorps anti-Sars-CoV-2, traces d’une éventuelle infection, au début du mois de juin et à la fin de juillet, puis à nouveau à la réouverture totale en septembre, et fin novembre jusqu’à mi-décembre.
Trois tests positifs et cinq séroconversions…
Pendant les mois d’été, la surveillance ne relève qu’un très faible taux d’infections dans ces écoles primaires. Sur les 40 501 tests PCR réalisés sur près de 12 000 participants, seulement 3 se sont révélés positifs au SARS-CoV-2. Le taux de séropositivité au moment de la réouverture était de 11,2 % chez les enfants et de 15,1 % dans les équipes éducatives, taux équivalents à ceux rencontrés au niveau local dans la population, et indépendants de la fréquentation ou non de l’école pendant le confinement (enfants de soignants et d’autres parents ayant continué à travailler pendant celui-ci). La séropositivité des personnes appartenant aux équipes éducatives est sans relation avec le degré de contact avec les enfants. Seulement 5 séroconversions ont eu lieu pendant la période scolaire d’été, parmi les enfants et l’équipe. Enfin, en décembre 2020, 5,1 % des personnes négatives en juin étaient séroconverties (5,6 % des élèves et 4,8 % des personnes appartenant aux équipes éducatives).Cette étude confirme que, dans des conditions d’application des mesures sanitaires, la propagation du SARS-CoV-2 dans les écoles est très faible. Ce constat est à mettre en perspective avec les effets indésirables de la fermeture de classes sur le bien-être physique, social et psychologique des enfants.
Dr Roseline Péluchon