
Lorsqu’il infecte un organisme, le coronavirus cible
principalement l'épithélium respiratoire avec une grande diversité
de tableaux cliniques possibles, allant d'une forme quasi
asymptomatique à des formes graves type SDRA (Syndrome de détresse
respiratoire aiguë). Au décours de la maladie, il peut exister une
persistance ou une résurgence de symptômes, qui diffèrent des
complications post hospitalisation. Le syndrome du covid-long,
objectivé par des critères définis par l’HAS, atteint environ 10 à
20 % des patients à 3 mois. Les symptômes fréquemment cités sont la
fatigue, les troubles neurologiques (cognitifs, sensoriels,
céphalées), les troubles cardio-thoraciques (douleurs thoraciques,
tachycardie, dyspnée, toux), les troubles de l’odorat et du goût,
ainsi que les douleurs et les troubles digestifs. Dans la revue
Thorax, une analyse se focalise plus précisément sur les séquelles
à court et moyen terme chez les patients hospitalisés pour
Covid-19, grâce aux données de 2 études réalisées au
Royaume-Uni.
Nécessité d’une prise en charge spécifique
Pour une analyse à plus long terme, la seconde étude rapporte
le suivi de 110 patients 83 jours en médiane après
l’hospitalisation. Selon les données, près des trois quarts des
patients ont signalé au moins un symptôme persistant, 39 %
décrivant un essoufflement, 39 % de la fatigue et 24 % l'insomnie,
ainsi qu’une limitation des capacités physiques (force et
endurance). Les anomalies cliniquement significatives de la
radiographie thoracique, des tests d'effort, des tests sanguins et
de la spirométrie étaient moins fréquentes, en particulier chez les
patients n’ayant pas eu besoin d’oxygénothérapie en phase aiguë (7
%). Cependant, même dans le groupe n’ayant pas reçu d'oxygène
lors de l'admission, 26 % ont signalé continuer de présenter un
essoufflement et une fatigue avec une mauvaise qualité de
sommeil.
Anne-Céline Rigaud