Covid-19 : début du sprint législatif pour l’extension du pass sanitaire

Paris, le lundi 19 juillet - Seulement quelques semaines après l’adoption de la loi du 31 mai 2021 relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire, le gouvernement présente ce lundi 19 juillet un nouveau projet de loi « relatif à l’adaptation de nos outils de gestion de la crise sanitaire ». Ce projet de loi de six articles vise à inscrire dans le marbre les annonces formulées par Emmanuel Macron lors de son allocution solennelle du 12 juillet dernier.

Extension du pass sanitaire, un principe qui passe, des sanctions qui coincent

Pour muscler le dispositif législatif actuel, le parlement sera invité à modifier la loi adoptée le 31 mai dernier.

L’article 1er du projet de loi visera à élargir les conditions d’utilisation du pass sanitaire qui s’appliquera désormais pour « les déplacements de longue distance par transport public au sein du territoire hexagonal », pour l’accès à « des activités de loisir », « de restauration ou de débit de boisson », « les foires ou salons professionnels, les services et établissements accueillant des personnes vulnérables, sauf en cas d’urgence et les grands établissements et centres commerciaux ».

Le texte précise que « la densité » des lieux et des établissements, « y compris à l’extérieur », sera prise en compte pour la mise en œuvre de ce pass sanitaire, déjà en vigueur pour les lieux de loisir de plus de mille personnes depuis le 9 juin 2021 et les discothèques accueillant plus de cinquante personnes depuis le 9 juillet 2021.

S’agissant de l’extension du pass sanitaire, le gouvernement a proposé des sanctions pénales et pécuniaires lourdes en cas de non-contrôle des documents par les établissements, allant jusqu’à un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Des mesures qui ne font pas l’unanimité, y compris au sein du gouvernement, Bruno Lemaire ayant qualifié cette sanction d’excessive. Des doutes également partagés par certains sénateurs de la commission des lois du Sénat qui ont fait part de leur intention de saisir le Conseil Constitutionnel.

Obligation vaccinale

L’autre mesure controversée du projet de loi, l’obligation de vaccination qui concernera non seulement le personnel médical, mais aussi les « personnels des établissements de santé publics, privés d’intérêt collectif et privés », des centres de santé, des maisons de santé, ainsi que les pompiers, pilotes et personnels navigants de la sécurité civile.

Les aides à domicile seront aussi concernées, de même que les ambulanciers et ceux travaillant dans le transport sanitaire. Le texte rédigé par le gouvernement précise en outre que « les professionnels employés par un particulier-employeur effectuant des interventions au domicile des personnes attributaires d’allocations », à savoir les personnes âgées et celles en situation de handicap, sont concernés.

Les travailleurs sociaux œuvrant au sein d’équipes mobiles intervenant, par exemple, auprès des sans domicile fixe, devront également se faire vacciner. Enfin, il en sera de même pour les personnels médicaux des armées, de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. Cette vaccination devra être effectuée avant le 15 septembre 2021.

Isolement des personnes diagnostiquées positives

L’article 4 du projet de loi visera à rendre obligatoire l’isolement des personnes diagnostiquées positives au Covid-19 pour une durée de dix jours dans un lieu d’hébergement au choix de la personne malade, avec interdiction de sortie sauf entre 10 heures et 12 heures « dans des conditions permettant la poursuite de la vie familiale ». Le respect de l’isolement sera soumis au contrôle du préfet et du juge des libertés et de la détention.

Sprint législatif

Dans cette course contre la montre face à l’émergence du Variant Delta, le texte doit faire l’objet d’une étude par le Conseil d’État ce lundi.

Pas un jour ne sera perdu d’ici là : le projet de loi viendra mardi en fin de journée en commission à l’Assemblée nationale, avant l’hémicycle le lendemain. Ce sera jeudi au tour du Sénat dominé par la droite, en vue d’une adoption définitive d’ici la fin de semaine, au bout de la session extraordinaire de juillet. Restera par la suite l’étude du projet par le Conseil Constitutionnel, qui sera saisi non seulement par l’opposition, mais aussi à la demande du gouvernement lui-même.

Il paraît donc probable que ce texte, vivement critiqué par une partie de la population et de la classe politique, se retrouve édulcoré d’ici la fin de la semaine.

C.H.

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