Obligation vaccinale pour les soignants : la contestation monte d’un cran dans les hôpitaux et chez les pompiers

Paris, jeudi 5 août 2021 – Après un premier appel à la grève des soignants contre l’obligation vaccinale du syndicat Sud, la CGT et les pompiers rejoignent le mouvement.

Une obligation contraire à la Constitution ?

La FA SPP-PATS*, l'un des syndicats représentatifs des pompiers professionnels a déposé un préavis de grève nationale illimitée à partir de lundi prochain. Une manière de faire pression sur le Conseil constitutionnel…

La Fédération écrit d’ailleurs « le projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire, qui prévoit notamment et sous peine de sanctions, l'obligation vaccinale pour les sapeurs-pompiers, porte atteinte à la Constitution ».

« On verra quels seront les propos du Conseil constitutionnel et le bureau décidera des suites à donner » explique aussi à l'AFP André Goretti, porte-parole du syndicat.

« On ne mène pas un combat politique, mais il y a une remise en cause des fondamentaux qui va trop loin » poursuit-il. Il tient également à préciser que sa fédération n'est « pas opposée à la vaccination ».

« Si vous maintenez l'obligation vaccinale aux sapeurs-pompiers, alors nous exigeons de bénéficier des mêmes avancées statutaires et sociales que les soignants », avance le syndicat qui rappelle n'avoir « jamais demandé à être assimilé à des personnels soignants. »

Dans les hôpitaux le ton monte également, après SUD, c’est la puissante CGT qui appelle les personnels à une grève nationale contre l'obligation vaccinale à partir du 9 août.

« Nous déposons un préavis de grève illimité à partir du 9 août et appelons les syndicats CGT à s'organiser et à se mobiliser sur leurs territoires » indique ainsi la centrale dans un communiqué invitant « toutes les organisations syndicales à l'unité la plus large possible ». Le syndicat exige également la levée des brevets des vaccins Covid-19 et « des moyens humains et matériels à hauteur des besoins de la population ».

Après ces appels nationaux, des mouvements de grève ont été entamés dans une dizaine d’hôpitaux et notamment à Marseille et Lyon.

Gageons que ce mouvement pourrait s’amplifier après la décision du Conseil constitutionnel si elle ne censurait pas cette mesure.  

* Fédération autonome des sapeurs-pompiers professionnels et des personnels administratifs et techniques spécialisés.

Gabriel Poteau

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Vos réactions (10)

  • Responsabilité

    Le 05 août 2021

    Je suis entièrement d'accord avec le refus de l'obligation vaccinale !
    Mais je suis complètement enclin à ouvrir des procédures contre le personnel covid+ qui contamine des patients.

    Conseil de l'ordre et tribunal correctionnel : ouvrons les vannes à l'américaine !
    3 patients dcd de part leur erreur d'avoir croiser du personnel non vacciné !
    Pauvre civilisation !

    Patrick Biancolli

  • L'intérêt général en premier

    Le 05 août 2021

    L'obligation de la vaccination contre le Sars Cov 2 n'est pas un problème de catégorie professionnelle:devant cette pandémie qui touche tous les français potentiellement et qui met gravement en danger l'équilibre de la nation,on est en présence d'un problème de santé publique très grave,et je trouve tout à fait normal que les autorités gouvernementales prennent la décision de rendre cette vaccination obligatoire, en accord avec les autorités médicales.

    Il n'est plus question d'atteinte à la liberté individuelle quand on sait que chaque individu non vacciné est potentiellement dangereux pour les autres et qu'il doit être isolé de la vie sociale,alors que la simple vaccination résout le problème. D'autres pays (nordiques, Allemagne...) l'ont bien compris et font passer l'intérêt général en premier !

    Dr Jean-Louis Canivet

  • D’où vient le danger

    Le 07 août 2021

    Je suis infirmière depuis 20 ans et nos conditions de travail se dégradent depuis longtemps et de plus en plus vite et la maltraitance institutionnelle augmente au fur et à mesure.

    Vous parlez du danger que représenterait des soignants non vaccinés. J’étais en service lors de la première vague et nous avons vu revenir des collègues Positif parce que les médecins avaient reçu l’ordre des instances de les renvoyer au boulot s’ils sont asymptomatique ! Chercher l’erreur !

    Je vois qu’aujourd’hui on bafoue le secret médical, le serment d’Hippocrate, l’éthique face au consentement éclairé des gens et les lois bioéthiques et tout ce qui est violé encore sous prétexte sanitaire. On te met un couteau sous la gorge et un fusil sur la tempe pour que nous soignants prenions docilement nos doses, je suis écœurée.

    Les gens vaccinés ne sont pas plus à l’abri que les autres et donc votre théorie de dangerosité ne tient pas, ils peuvent être porteurs et transmetteurs tout en étant eux aussi asymptomatiques. Le vaccin n’est pas une bulle qui se forme autour des gens, nous avons des gens vaccinés qui ont eu le Covid malgré tout car une fois le pass en poche ils ont relâché leur attention quant aux gestes les plus élémentaires, masques, distanciations, gels hydroalcoolique……..

    Lorsque je discute avec mes patients au sujet de la vaccination très peu l’on pris par peur d’être malade, la grande majorité s’est fait vacciner pour avoir un semblant de vie normale (partir en vacances, resto, ciné, café, concert…..).

    Ce qui me rend dubitative aussi est le pass pour l’hôpital. Je suis soignante, je panse et je pense… et je ne demanderais jamais à mes patients quels qu’ils soient s’ils ont un pass sanitaire. Comment peut on décemment refuser l’accès aux soins ? De quel droit peut on décider qui sera soigné et qui ne le sera pas à cause de ce sacro saint vaccin ?

    Albert Schweitzer disait : « Que chacun s'efforce dans le milieu où il se trouve de témoigner à d'autres une véritable humanité. C'est de cela que dépend l'avenir du monde."

    Où est l’humanité dans la façon dont sont entre autre traité les soignants à l’heure actuelle ? On se fiche pas mal de ceux qui ont tout donné des les premiers instants et jusqu’à maintenant. Il n’y a même pas la décence du minimum de respect qui est logiquement dû à chacun.

    Serais je encore infirmière dans les années à venir ? Je ne sais pas, car je n’ai pas fait mes études et donné tant d’énergie pour me retrouver sans cesse clouée au pilori à chaque fois que nos têtes pensantes et les gens trop bien pensants nous montrent du doigt.

    Lorsque leurs vies seront exemplaires, ils pourront parler des nôtres, en attendant qu’on nous laisse bosser pour le bien de nos patients qui eux se fichent bien qu’on soient vaccinés ou non.

    Sandra (IDE)

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