L’OMS fixe des critères plus exigeants en matière de qualité de l’air

Paris, le lundi 4 octobre 2021 - Chaque année dans le monde, le décès prématuré de plus de sept millions de personnes est associé  à la pollution atmosphérique. C’est à partir de ce constat alarmant que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) n’hésite pas à faire de la pollution de l’air « la principale menace environnementale pour la santé humaine ».

Les pays émergents paient un tribut particulièrement lourd en la matière. On estime à 1,6 million le nombre de décès prématurés attribués chaque année à l’exposition aux particules fines en Inde, contre 400 000 en Europe et environ 40 000 en France.

Alors que le dernier rapport du GIEC a alerté sur les conséquences du réchauffement climatique (la pollution constituant à la fois la cause, le facilitateur et la conséquence sanitaire du réchauffement climatique) l’OMS a décidé de durcir de manière drastique les normes en matière de qualité de l’air.

Durcissement drastique

Il faut remonter à 2005 pour retrouver les dernières normes. Des chiffres fixés avant l’essor fantastique connu par de nombreux pays émergents (Chine, Inde, Brésil etc.).

Depuis, l’OMS a passé en revue plus de 500 publications scientifiques exposant notamment les effets des particules fines sur la santé (retards de croissance, maladies neurodégénératives ou diabète). Pour l’OMS, la pollution constitue même un facteur de risque aggravant l’épidémie de Covid-19. Selon une étude publiée fin 2020 dans la revue Cardiovascular Research, environ 15 % des décès dans le monde dus au Covid-19 pourraient en effet être associés à une exposition à long terme aux particules fines.

Conséquence de ces études, l’institution onusienne a décidé de diviser par deux le seuil de la limite d’exposition annuelle pour les particules fines (PM2,5). Elle passe de 10 µg/m3 à 5 µg/m3.

Un seul pays en dessous du nouveau seuil !


Si le seuil fixé par l’OMS n’est pas juridiquement contraignant, il est toutefois susceptible d’inciter les législateurs à modifier d’urgence leurs normes (et en tout cas d’encourager les associations de protection de l’environnement à agir en justice contre leurs gouvernements).

Aujourd’hui, plus de 90 % de la population mondiale vit dans des zones où les concentrations de PM2,5 dépassent le seuil de référence… de 10 µg/m³ fixé en 2005.

Un seul pays, l’Islande (4,7 µg/m³ en moyenne annuelle, selon les dernières données de l’Agence européenne de l’environnement), affiche un indice conforme au nouveau seuil de 5 µg/m³. En France, le seuil reste au-dessus des seuils fixés par l’OMS en 2005 (10,6 µg/m³).

La France attendue au tournant

Pour des pays tels que l’Inde (70 µg/m³) le défi pour une réduction de la pollution atmosphérique est immense. Pour cette raison, l’OMS propose des objectifs intermédiaires ainsi que des outils permettant aux décideurs de modifier leurs législations.

Les nouvelles règlementations de l’OMS interviennent au moment où l’Union Européenne doit notamment revoir la directive en matière de protection de l’air. En mai 2020, la France avait fait l’objet d’une mise en demeure pour défaut de transposition de précédentes directives européennes.

C.H.

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