
Marseille, le lundi 18 octobre 20212 - Samedi, le Président de
la République a clos le 127ème Congrès
National des Sapeurs-Pompiers de France. Plus qu’un simple symbole,
le discours du Président de la République a été émaillé d’annonces
pour la profession.
En préambule, le Président de la République a loué l’action
des sapeurs-pompiers et leur a rappelé : « A chaque fois (…)
qu’une catastrophe a frappé le pays, à chaque fois que tout
semblait s’effondrer, vous avez répondu présent » et de citer
l’ouragan Irma, les inondations dans l’Aude ou encore l’incendie de
Notre-Dame de Paris.
Il a ensuite fait le point sur un projet de loi, qui sera
soumis au vote du Parlement dans quelques semaines qui vise à «
consolider notre modèle de sécurité civile et valoriser le
volontariat des sapeurs-pompiers ».
Le numéro unique des urgences sera bel et bien testé
Concernant le numéro unique des urgences, malgré les
réticences (notamment du SAMU), il sera expérimenté à partir
de 2022 et pendant deux ans à l’échelle d’une « région
élargie ». Le Président de la République a ainsi indiqué : «
Concrètement, seront mises en place dans une zone de défense (…)
trois types de plateformes regroupant selon diverses modalités
numéro d'urgence et permanence des soins. Temps de réponse, qualité
d'accompagnement des usagers, prises en charge des victimes, prise
d'un premier appel au titre du dé-bruitage et bascule vers une
plateforme d’envoi des moyens : nous évaluerons méthodiquement au
bout de deux ans quelle est la solution la plus efficace
».
En pratique, sera comparée une plateforme unique (Samu,
police, pompiers), une plateforme regroupant le Samu et les
pompiers et le système actuel (avec le 15, le 17 et
18).
Emmanuel Macron a justifié : « dans notre pays qui adore
les débats théoriques et les confrontations de principes » il faut
« essayer d'utiliser le chemin du pragmatisme et de l'évaluation et
de se dire on va regarder toutes les options et nous allons mesurer
laquelle est la plus efficace. Et peut-être d'ailleurs que nous
inventerons collectivement une solution à laquelle nous n'avions
pas initialement pensé, mais qui sera le fruit des pratiques de
cette expérimentation ».
Concernant les carences ambulancières (le fait pour les
pompiers de pallier aux carences des ambulanciers privés), le Chef
de l’État indique que « le texte de loi fait en sorte que les
sapeurs-pompiers soient justement rémunérés pour cette mission. Je
vous annonce ce matin que le remboursement des carences sera
significativement rehaussé ; il est actuellement de 124 euros. Il
ira jusqu'à au moins 200 euros. Cette revalorisation ne sera pas la
seule réponse : l'objectif est aussi que le nombre de carences se
réduise en mettant en œuvre une réforme de la garde ambulancière.
Cette réforme a été préparée par le Gouvernement en lien avec la
profession des transporteurs sanitaires ; elle doit maintenant être
concertée avec les départements et vos structures départementales ;
elle s'appliquera partout avant l'été prochain. »
Pour ce qui est des compétences des sapeurs-pompiers, elles
vont s’étendre vers le soin (et ne seront donc plus uniquement
concentrées sur le secours). Ainsi, les sapeurs-pompiers pourraient
à l’avenir prodiguer “officiellement” 12 gestes de soins (il
s’agira plutôt d’une reconnaissance de ce qui se fait
déjà).
Concernant les rémunérations, le gouvernement entend supprimer
la sur-cotisation salariale sur la prime au feu, ce qui
représentera un gain mensuel moyen d'environ 45 euros. Cette
décision sera incluse dans le PLFSS (Projet de loi de financement
de la sécurité sociale). Également, le Président de la République a
promis l’extension de la nouvelle prime de fidélisation et de
reconnaissance à tous ceux qui ont plus de quinze ans de
service.
Frédéric Haroche