
Détricotage
Vers une grève de l’expérimentation du SAS ?
X.B.
X.B.
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La délégation de tâches permet au vrai docteur en médecine de se consacrer à la part du métier la plus noble, la plus difficile, la plus lourde de responsabilité, à laquelle il a été formé, en laissant les actes triviaux à des subalternes.
Mais les syndicats semblent préférer la multiplication des actes à leur montée en gamme.
Mieux vaudrait pourtant se battre pour 1) reconnaître la valeur d'une véritable consultation médicale qui demande une compétence supérieure 2) permettre au médecin libéral d'avoir des employés auxquels déléguer les tâches triviales.
Dr Pierre Rimbaud
Les réactions des médecins sont choquantes et montrent qu'ils souhaitent garder leur "pouvoir".
Pourquoi une médecine à 2 vitesses ? Est-ce qu'ils partent du principe que les autres professionnels de santé sont des incompétents? Que leur formation ne leur permet pas de déceler la limite de leur spécialité? Pourquoi refusent-ils de reconnaître que les formations sont de plus en plus poussées? Que les niveaux de connaissances et de compétences ont énormément évolués? Le développement du LMD donne enfin une reconnaissance académique des diplômes et ouvre des perspectives d'évolution en recherche.
Il serait tellement plus facile de travailler ensemble en complémentarité et dans le respect de chacun
Le monde change, évolue et les médecins ne semblent pas vouloir suivre la marche de peur de perdre de leur "suprématie". Étant donnée la charge de travail dans le secteur de la santé, chacun a sa place et savoir faire confiance est une qualité qui manque souvent.
Il faut trouver le moyen de travailler en bonne intelligence et arrêter avec ce sentiment de paternaliste et de pouvoir dont les médecins se sentent investis.
Reconnaître la valeur ajoutée des autres professionnels de santé n'enlève rien à la propre valeur des médecins ni à l'importance de leur action.
Au contraire, reconnaître et valoriser les compétences ne peut être que bénéfique pour une meilleure prise en charge des patients.
Il reste quand même une autre thématique plus proche des problématiques du gouvernement : la rémunération. Effectivement il y a de plus en plus de délégation de tâches, les nouvelles compétences des professionnels sont effectivement reconnues sur le papier. Cependant la rémunération ne suit absolument pas, pour un même acte les différences de tarifs sont incompréhensibles (exemple sur les aberrations de différences de tarif pour la vaccination Covid et les tests: un tarif différent en fonction du diplôme initial...). Ou encore avoir la compétence pour faire des gestes techniques spécifiques mais non rémunérés (exemple des échographies chez les kinesitherapeutes, les ajustement des traitements par les IDE en pratiques avancées...) C'est un vrai sujet à aborder d'autant que les tarifs et salaires actuels sont honteux. Aujourd'hui de nombreux professionnels de santé sont des personnes formées, compétentes, en CDI mais travailleur pauvre.
Le système de santé en France a vraiment atteint ses limites dans son schéma actuel et il n'y a pas d'autre choix que de le faire évoluer.
Dr Véronique Torillec