
Paris, le mercredi 3 novembre 2021 – Selon les résultats
publiés par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, les campagnes
de Mois sans tabac ont une efficacité grandissante mais
modérée.
Ce lundi marquait le démarrage de la
6ème campagne du Mois sans tabac. Créé en
2016 sur le modèle de la campagne britannique Stoptober, cette
opération dite de « marketing social » vise à inciter les
fumeurs à stopper leur consommation de tabac pendant au moins 30
jours. Elle repose sur le fait que la plupart des symptômes du
sevrage tabagique disparaissent au bout d’un mois, un arrêt
efficace de 30 jours multipliant par cinq les chances de cesser
définitivement de consommer du tabac.
Une campagne de plus en plus efficace
Pour la première fois depuis 2016, le bulletin épidémiologie
hebdomadaire a publié le 26 octobre dernier une étude sur
l’efficacité de cette campagne de lutte contre le tabagisme.
L’enquête a été mené auprès de 12 567 personnes âgées de 18 à 75
ans se déclarant fumeurs au 1er octobre des années 2016 à 2019.
Elle visait à mesurer le taux de tentative d’arrêt du tabac d’au
moins 24 heures parmi ces fumeurs au dernier trimestre de chaque
année. Selon les résultats de l’étude, le taux de fumeurs ayant
tenté d’arrêter le tabac en fin d’année est en augmentation, de
15,9 % en 2016 à 24,4 % en 2019. Cela signifie qu’entre 2 et 3
millions de fumeurs tentent chaque année d’arrêter leur
intoxication au dernier trimestre.
Les résultats sont cependant moins impressionnants lorsqu’on
s’intéresse aux causes de l’arrêt du tabac. En effet, pour les
années 2016 et 2017, seulement 2,9 % des fumeurs attribuent cette
tentative d’abstinence au Mois sans tabac lui-même. Un chiffre qui
monte cependant à 4,8 % en 2018 et 4,3 % en 2019, signe que la
campagne gagne en efficacité. Selon les auteurs de l’étude, cela
serait dû à une « large refonte des opérations de communication en
2018 » avec la conception de nouveau spots publicitaires et un
renforcement de la campagne sur internet et sur les réseaux
sociaux. En calquant ces résultats sur la population de fumeurs, ce
serait entre 380 000 et 550 000 personnes par an qui ont tenté
d’arrêter de fumer tabac grâce au Mois sans tabac. Des chiffres
plus de deux fois supérieurs au nombre de personnes qui
s’inscrivent chaque année sur le site de la campagne, ce qui
démontre que la campagne a un impact au-delà des simples inscrits
en ligne.
Nicolas Barbet