
Les cas pédiatriques jamais aussi nombreux depuis le début de l’épidémie
Pour certains (dont le docteur Martin Blachier, soutenu par de nombreux autres professionnels) : les enfants devraient être épargnés de toutes mesures prises pour limiter l’impact de l’épidémie. Plus de masque et pas de vaccination plaident-ils, en se référant à une mortalité extrêmement faible depuis mars 2020 (six décès en France entre mars 2020 et août 2021). Mais d’autres fustigent une entreprise de désinformation dangereuse et signalent l’explosion du nombre de cas pédiatriques. De fait, entre fin août et début décembre, sept décès supplémentaires ont été déplorés. Santé publique France signale également une augmentation des syndromes inflammatoires multi-systémiques (PIMS) pédiatriques. On compte en effet actuellement 131 enfants de 0 à 9 ans hospitalisés et jusqu’à 145 hospitalisations simultanées avaient été enregistrées le 21 décembre, un niveau jamais égalé depuis le début de l’épidémie. C’est l’objet d’une tribune publiée hier par le Journal du Dimanche et signée par 50 professionnels de santé, dont le professeur Djillali Annane, chef de service de réanimation à l’hôpital de Raymond-Poincaré.L’Education nationale accusée de minimisation
Ce texte alerte ainsi : « Les hospitalisations d'enfants en services conventionnels et en soins intensifs, ont dépassé les pics de toutes les vagues précédentes, avec plus de 800 enfants de moins de 10 ans et 300 adolescents de 10 à 19 ans hospitalisés en six semaines, et ces chiffres ne cessent d'augmenter. Nous nous attendons à une vague inédite dans les semaines à venir de prise en charge d'enfants atteints du syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS), ainsi que de séquelles liées à l'évolution, dans certains cas, d'une forme durable de la maladie ("covid long pédiatrique") ». Dès lors et affirmant que dans certains départements des clusters scolaires ont contribué à la reprise épidémique (liée à Delta) ces spécialistes déplorent une nouvelle fois une forme de minimisation de la gravité de la situation par l’Education nationale et dénoncent les propos tenus par certains praticiens.Les familles doivent-elles être davantage inquiétées ?
Pour l’heure, ils réclament un report de la rentrée scolaire (et la mise en place de du « télé-enseignement jusqu'au retour à des seuils d'indicateurs sanitaires définis publiquement »). Ils souhaitent également que le ministère de la Santé mette en place une campagne « pour sensibiliser les familles sur les risques avérés du Covid-19 pour les enfants : syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS), Covid long ; avec des fiches de repérage des symptômes et la recommandation de contacter un professionnel de santé dans ces cas ».Mais une telle communication ne risque-t-elle pas d’alerter les familles d’une façon disproportionnée par rapport à la situation réelle ? Aujourd’hui, l’infection par SARS-CoV-2 reste en effet dans la très grande majorité des cas sans conséquence chez l’enfant.
A.H.