Tel-Aviv, le jeudi 30 décembre 2021 – La campagne d’injection
de la quatrième dose de vaccin contre la Covid-19 a été suspendue
en Israël et les autorités envisagent de miser sur l’immunité
naturelle.
« Le monde suivra nos pas » avait lancé le Premier Ministre
israélien Naftali Bennett, en annonçant le début d’une campagne de
« quatrième dose » en Israël. Mais pour suivre l’Etat
hébreu, il faudrait d’abord savoir dans quelle direction il va. Il
semble ne pas le savoir lui-même. Presque un an jour pour jour
après le début de la première campagne de vaccination, ce mercredi
devait marquer le début de l’administration d’une quatrième dose du
vaccin contre la Covid-19 aux Israéliens âgés de plus de 60 ans et
aux soignants. Mais au dernier moment, le gouvernement israélien a
décidé de faire machine arrière. Finalement, seulement 150
soignants de l’hôpital Sheba de Tel-Aviv se sont vus administrés
cette nouvelle dose, dans le cadre d’un essai clinique. Pour le
reste de la population, les autorités se donnent encore quelques
semaines pour réfléchir et en savoir plus sur le variant
Omicron.
Israël tenté par l’immunité naturelle
Il faut dire que la nécessité d’administrer une nouvelle dose
de rappel aux Israéliens divise les scientifiques.
Le gouvernement avait opté pour la quatrième dose sur les
recommandations de deux groupes d’experts, le comité consultatif
sur les vaccins et le comité d’action sur la pandémie, qui
expliquaient avoir constaté chez les sujets triplement vaccinés une
baisse d’efficacité du vaccin après trois mois. A l’inverse,
plusieurs médecins jugent la décision d’administrer une quatrième
dose aux Israéliens prématurée. « Le fait que nous ayons été les
premiers à administrer une troisième dose ne signifie pas qu’une
quatrième est nécessaire » explique le docteur Dror Mevorah de
l’hôpital Hadassah de Jérusalem.
Face à ces incertitudes et avis divergents, le gouvernement
israélien a donc décidé de temporiser. La situation épidémique
particulièrement favorable le lui permet. Les contaminations sont
certes en hausse à cause d’Omicron, mais la situation hospitalière
est favorable. Seulement 84 des 3 000 lits de soins critiques que
compte le pays sont occupés par des patients atteints de la
Covid-19. Israël n’a déploré que 44 morts liés à la pandémie en
décembre.
Alors qu’il semble se confirmer que qu’Omicron est moins virulent
que les souches précédentes du Sars-Cov-2, de plus en plus de voix
se font entendre pour laisser circuler le virus et ainsi favoriser
l’immunité collective. « Le grand nombre de personnes infectées
par Omicron attendu en Israël peut augmenter considérablement le
niveau d’immunité de la population » explique le professeur
Eran Segal de l’Institut Weizmann. « On devrait considérer la
possibilité de laisser la population contracter le virus » abonde
dans le même sens l’ancien ministre de la Santé Itamar Grotto. Les
autorités viennent d’ailleurs de mettre fin à l’obligation
d’isolement pour les cas contacts.
Vers une quatrième dose en France ?
Le gouvernement israélien pourrait se laisser tenter par
l’option de l’immunité collective, notamment au vu de la lassitude
qui semble gagner la population après deux ans de pandémie. Les
restrictions sont presque totalement ignorées par les habitants :
les jauges ne sont plus respectées et le passe sanitaire peu
contrôlé.
Seulement 45 % des Israéliens ont reçu une troisième dose
(elle est pourtant accessible à tous depuis le mois d’août) et
moins de 15 % des enfants se sont fait vaccinés.
La situation israélienne est scrutée avec d’autant plus
d’attention que la politique vaccinale de l’État hébreu a
généralement 2 à 3 mois d’avance sur celle adoptée en
Europe.
En France, les responsables scientifiques et politiques se montrent
pour l’instant prudent sur la quatrième dose. Ce lundi, le ministre
de la Santé Olivier Véran a estimé que le recours à une nouvelle
dose de rappel était « une possibilité » tandis que le
professeur Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la
stratégie vaccinale a déclaré ce mercredi que « le sujet était
en réflexion ».
Enfin on commence à s'apercevoir que c'est le moment de réfléchir après 3 doses vaccinales vers quoi on va et pourquoi on y va. Un essai clinique de 150 soignants c'est pas sérieux. Finalement Israël a moins vacciné que la France (45% adultes à 3 doses etr 15% des enfants vaccinés donc ...) Vérifions l'évolution des défenses immunitaires chez les sujets à risques et pour le reste laissons l'immunité naturelle faire le reste. A ce jour la vaccination n'a fait la preuve de son efficacité uniquement sur les complications mais pas du tout sur la contagiosité et la pandémie.
Dr Pierre-André Coulon
Le bon sens, c’est tout droit
Le 31 décembre 2021
On pourrait aussi revacciner contre la grippe avec le vaccin de l’année dernière. Qui croit encore à la prééminence des critères scientifiques sur les considérations politiques et économiques ? Et ce vieux truc, le bon sens, il appartient à quel domaine? A tous. Qu’il en sorte enfin vainqueur ! Bonne fin d’année et bonne annulation de réveillon...