
Moscou, le mardi 18 janvier 2022 – La France ne reconnait pas
les vaccins russes et la Russie n’accepte pas les vaccins
occidentaux, ce qui place les Français expatriés en Russie dans une
situation difficile.
La multiplication des règles sanitaires en tout genre depuis
le début de l’épidémie a confronté chacun d’entre nous à des
dispositions administratives tatillonnes et parfois absurdes. Mais
lorsque se mêle aux questions sanitaires des préoccupations
géopolitiques, la vie en temps d’épidémie peut vite devenir un
cauchemar administratif digne des romans de Franz Kafka. Les
Français expatriés en Russie se trouvent ainsi dans une situation
ubuesque, victime d’une guerre froide vaccinale entre l’Occident et
la Russie. En effet, la France (et la plupart des pays occidentaux)
ne « reconnaissent » pas les vaccins contre la Covid-19
développés en Russie, tandis que cette dernière n’accepte pas les
produits des laboratoires anglo-saxons (Pfizer, Moderna,
AstraZenecca, Johnson & Johnson).
6 doses pour certains rapatriés !
La seule solution pour ces Français de retour dans la Mère Patrie était donc de se faire à nouveau vacciner, avec des vaccins occidentaux cette fois-ci. Une solution longtemps refusée par les autorités sanitaires françaises. « A l’époque (à l’été 2021), l’OMS déconseillait encore le cumul de vaccins » explique au Figaro une de ses Françaises victimes de la géopolitique vaccinale. Les recommandations du ministère de la Santé ont finalement évolué le 23 septembre 2021 et les personnes vaccinées avec des vaccins non reconnus peuvent désormais se voir administrer des doses occidentales. A l’heure où une quatrième dose est déjà administrée dans certains pays, ce sont donc six doses (trois russes et 3 trois américaines) que ces expatriés ont reçues. « Accumuler six doses me donne la trouille, je le fais parce que je n’ai pas le choix mais pour mes enfants c’est hors de question » explique une expatriée.10 jours de quarantaine malgré une vaccination
Pour couronner le tout, la Russie figure depuis juin dernier
parmi les pays étiquetés rouges, selon la classification établie
par le Quai d’Orsay en fonction du risque épidémique. Cela signifie
que les personnes en provenance de Russie non-vaccinées (ce qui
comprend donc les vaccinés Spoutnik !) ne peuvent se rendre en
France que pour motif impérieux et sont soumis à leur arrivée à une
quarantaine de 10 jours. Pour contourner cette contrainte, nombreux
sont ceux qui font escale par un pays européen classé vert, pour
lesquels seuls un test négatif est exigé.
Nicolas Barbet