
Paris, le jeudi 17 février 2022 – La quasi-totalité des
restrictions sanitaires pourrait être levée en France fin
mars-début avril, marquant le retour à la vie d’avant après deux
ans de pandémie.
Lentement mais surement, la France abandonne ses restrictions
sanitaires et amorce le retour à la « vie d’avant ». A
compter de ce mercredi, les discothèques rouvrent leurs portes, la
consommation de nourriture est de nouveau autorisée dans les
cinémas et les transports et les concerts debout reprennent. S’il
ne s’agit ici que de l’abandon des mesures prises en décembre pour
lutter contre la vague Omicron, la libération pourrait
prochainement s’accélérer. Il est déjà acté qu’à compter du 28
février, le port du masque ne sera plus obligatoire dans les lieux
soumis au passe vaccinal (restaurants, cinémas, musées…) à
l’exception des transports.
Le début d’une « nouvelle ère » pour le Pr Delfraissy
Mais l’abandon quasi-total des restrictions sanitaires est
désormais sur la table. Invité de CNews ce mercredi soir, le
porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a indiqué que
l’obligation de porter un masque en intérieur, y compris à l’école
et dans les transports, pourrait être levé à la mi-mars, soit
exactement deux ans après le début du premier confinement le 17
mars 2020. A la même date, le passe vaccinal pourrait être allégé
et exigé uniquement dans les lieux à fort risque de contaminations,
comme les boites de nuit. Des informations qui restent à confirmer
puisqu’on sait que certains responsables politiques, dont le
ministre de la Santé Olivier Véran, sont plus réticents à l’idée de
lever aussi rapidement les mesures sanitaires.
Si le gouvernement et les scientifiques n’ont pas toujours été
sur la même longueur d’onde quant à la politique à suivre pour
lutter contre l’épidémie de Covid-19, l’allègement actuel des
mesures est cette fois salué par le Pr Jean-François Delfraissy,
président du Conseil scientifique. « On est au début d’une
nouvelle ère, deux ans après nous sortons du stade de crise pour
entrer dans une phase chronique » indique-t-il dans Le
Parisien. L’immunologiste reste cependant prudent : il est
probable que de nouveaux variants apparaissent et « ce n’est pas
parce que la maladie s’installe de manière endémique qu’elle n’est
pas grave ». Mais il considère qu’il est temps, après deux ans
de crise permanente, « que les citoyens gèrent eux-mêmes leur
vie en fonction du niveau de l’épidémie ». « Si les bons
chiffres se poursuivent, envisager de lever le passe vaccinal dès
le printemps me parait envisageable » ajoute-t-il.
L’Allemagne et l’Italie restent prudents
Les chiffres, effectivement, sont plutôt bons. Le nombre de
contaminations baisse de manière rapide et continue depuis
maintenant trois semaines et se situe désormais autour des 100 000
tests positifs par jour. Les hospitalisations, qu’elles soient
conventionnelles ou en soins critiques, diminuent également, bien
qu’elles restent à des niveaux élevés (3 126 patients en
réanimation). Seul ombre au tableau, le nombre de décès a fortement
augmenté depuis l’apparition d’Omicron : 12 000 personnes sont
mortes de la Covid-19 en 2022.
La France n’est pas le seul pays d’Europe à abandonner
progressivement ses restrictions sanitaires.
Elle semble même faire partie du camp des prudents, si on la
compare au Royaume-Uni, au Danemark ou à la Suède, qui ont
abandonné la quasi intégralité de leurs mesures restrictives. La
Suisse prend le même chemin, puisqu’elle abandonne le passe
sanitaire ce jeudi et maintien comme seule restriction le port du
masque dans les transports.
Nicolas Barbet