Valérie Pécresse révèle son programme pour la santé
Paris, le mercredi 2 mars 2022 – A la peine dans les sondages,
la candidate Les Républicains Valérie Pécresse avance ses
propositions pour une « réforme profonde et d’ensemble de notre
système de santé ».
On l’oublierait presque au vu du contexte international et
sanitaire, mais le premier tour de l’élection présidentielle a lieu
dans seulement cinq semaines.
A l’heure où tous les regards sont tournés vers l’Ukraine,
Valérie Pécresse, en baisse dans les sondages (elle est désormais
placée en quatrième position), tente de relancer sa campagne en
insistant sur un thème quelque peu oublié dans la campagne, celui
de la santé. Un thème qui peut être porteur, les médecins ayant
généralement tendance à porter leur voix vers les candidats de
droite.
Valérie Pécresse mise sur la formation contre la
désertification médicale
Sans surprise, la candidate Les Républicains commence le
déroulé de son programme par une diatribe contre le bilan sanitaire
des quinquennats de François Hollande et surtout d'Emmanuel Macron.
Un peu à l’opposé de ses discours habituels demandant une baisse
des dépenses publiques, elle dénonce les 10 milliards d’euros
d’économies sur la santé réalisées ces dix dernières années. Elle
dénonce également une gestion de la crise sanitaire « solitaire
et technocratique » du Président de la République et «
l’impuissance du gouvernement sur les masques et les tests
».
L’un des principaux axes du programme sanitaire de la présidente de
la région Ile-de-France est la lutte contre la désertification
médicale. Elle se fixe pour cela deux objectifs : « offrir à
chaque Français une réponse en matière de santé à moins de 30
minutes de son domicile » et « diviser par deux le délai
moyen pour obtenir une consultation chez un médecin ». Pour
cela, Valérie Pécresse ne propose aucune mesure contraignante et
préfère miser sur la formation. Elle préconise ainsi de créer une
4ème année de formation en médecine générale qui
s’effectuerait dans un désert médical et plus généralement de
doubler le nombre de médecins formés au cours du quinquennat, pour
arriver à 20 000 étudiants admis en 2ème année de médecine en 2027.
Valérie Pécresse n’oublie pas non plus le levier de l’incitation
financière et souhaite faire passer le tarif de base de la
consultation en ville à 30 euros, « sans augmentation du reste à
charge pour les Français » promet-elle.
Lutter contre la bureaucratie médicale
Autre point essentiel de son programme santé, la candidate Les
Républicains souhaite diminuer les lourdeurs administratives et
bureaucratiques à l’hôpital et donner plus de liberté aux
soignants. Elle propose ainsi pêle-mêle de « redonner un rôle
clé aux chefs de service » dans la prise de décision, de «
donner à l’hôpital plus d’autonomie et de souplesse » et de
« libérer l’hôpital des normes ». L’hôpital public, dont les
difficultés structurelles ont été révélées et aggravées par la
crise sanitaire sera d’ailleurs l’un des chantiers prioritaires de
Valérie Pécresse si elle est élue à la tête de l’État. Elle
souhaite ainsi créer 25 000 postes de soignants à l’hôpital. La
candidate Les Républicains n’oublie pas non plus les infirmiers et
professions paramédicales auxquels elle présente de nouvelles
perspectives de carrière et compétences.
Sur des questions plus purement médicales, Valérie Pécresse
souhaite redynamiser la politique de prévention en doublant les
moyens qui lui sont alloués et en confiant des missions de
dépistage aux pharmaciens et infirmiers libéraux. Elle souhaite
également faire de la santé mentale, de la lutte contre les cancers
pédiatriques et de la santé des femmes des priorités de son
hypothétique quinquennat.
On notera que l’ambitieux programme de Valérie Pécresse
impliquerait nécessairement une augmentation des dépenses de santé
(qui n’est d’ailleurs pas chiffrée), ce qui tranche avec son
positionnement économique plus austère et sa volonté d’amaigrir la
fonction publique. Sans doute la candidate LR sait bien que les
Français sont particulièrement attachés à l’hôpital et à leur
système de santé. On notera également que la Covid-19 n’est
quasiment pas évoquée dans ce programme, signe que la crise
sanitaire semble déjà derrière nous.
Où l'on s'étonne que les politiques s'étonnent ...
Le 02 mars 2022
... de ne plus être écoutés (ce que je regrette)
Car "sans surprise", la candidate a omis de dire que l'origine des déserts médicaux actuels remonte notamment et mathématiquement aux décisions budgétaires prises il y a 10 ans . Il y a 10 ans ... ? Voyons un peu ... mars 2012 ... Ah oui : - Ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'État (29 juin 2011 – 10 mai 2012) : Mme Valérie Pécresse" - Ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé (14 novembre 2010 – 10 mai 2012) : Mr Xavier Bertrand
oup's !
P.M.
Patrick Mardelle
Inaudible
Le 05 mars 2022
Merci à Patrick Marseille de ce petit rappel historique. Sur la responsabilité de Valerie Pécresse et Xavier Bertrand dans la mise en place de ce semi-désastre du système de santé Français. Je ne reviendrai pas sur les incohérences du projet mais juste poser une question sur la création d’une 4 éme année de formation en médecine générale (MG). Qu’est ce que cela veut dire ? Qu’il y a déjà 3 ans de formation en MG et qu’il en faut une de plus ? Ou bien que la quatrième année de formation des médecins qui ne semblait pas exister sera créée et uniquement dédiée à la MG ? Tout cela est incompréhensible pour le médecin retraité que je suis alors pour le commun des mortel ce doit être complètement inaudible. Voilà pourquoi les politiques ne sont plus écoutés.
Dr Michel Bounioux
Et le numerus clausus ?
Le 05 mars 2022
Et la diminution du nombre d’étudiants en médecine en 1983 ? François Mitterrand, de 7000 à 3500 ! Pendant 15 ans ! Et c’est ce qui plombe la relève actuellement et qui fait que nous partons à la retraite sans reprise.