La deuxième dose de rappel ouverte (mais non recommandée !) aux plus de 60 ans

Paris, le jeudi 7 avril 2022 - Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé ce matin sur RTL la possibilité d’une deuxième dose de rappel de vaccin Covid aux plus de 60 ans (dont la dernière injection remonte à plus de six mois), contre 80 ans jusqu'à présent.

Sémantique complexe

Ce deuxième rappel ne sera pas obligatoire dans cette population (comme pour personne d’ailleurs) plus étonnant il n’est pas non plus formellement recommandé ! Le ministre explique : « nous allons pouvoir continuer de recommander la deuxième dose de rappel pour les 80 ans et plus et nous allons pouvoir ouvrir, ce n’est pas une recommandation, c’est une ouverture, pour celles et ceux qui le souhaitent cette deuxième dose de rappel pour les Français âgés de soixante ans et plus s’ils sont à 6 mois de leur dernière injection de rappel ».

Si le nouveau rappel est possible, mais non recommandé, le ministre en fait pour autant le panégyrique (à se demander pourquoi il n’est pas recommandé !).

« On sait qu'une injection de rappel, quand on a 60 ans et plus, réduit de 80 % le risque d'hospitalisation, de réanimation et de décès. Même si ce risque est moins élevé aujourd'hui qu'il l'était avec les variants précédents et lorsqu'il n'y avait pas de couverture vaccinale, il y a un risque résiduel. On peut le réduire par quatre, donc on le propose », a fait ainsi valoir Olivier Véran, s'appuyant sur… une « recommandation » de la Haute Autorité de santé !

Au total, cette 4e dose pourrait concerner 18 millions de Français, « nous avons largement le stock » a insisté le ministre sur ce point.

Les réticences d’Olivier Véran à parler de recommandation s’expliquent, peut-être, par l’avis, publié hier, par l’EMA (European Medicines Agency). L’Agence estime qu’il n’existe « aucune preuve claire (…) que la protection vaccinale contre les formes graves diminue considérablement chez les adultes âgés de 60 à 79 ans ayant un système immunitaire normal et donc aucune preuve pour soutenir l'utilisation immédiate d'une quatrième dose » dans cette population.

Évoquons néanmoins une étude israélienne publiée par le New England Journal of Medicine (1), dont les données, recueillies chez des plus de 60 ans, suggèrent que si la protection conférée contre les infections par cette quatrième dose « s'estompe rapidement », celle « contre les formes graves ne semble pas diminuer jusqu'à la sixième semaine après injection de la quatrième dose ».

F.H.

Référence
M.Yinon et al. : Protection by a Fourth Dose of BNT162b2 against Omicron in Israel. DOI: 10.1056/NEJMoa2201570

Copyright © http://www.jim.fr

Réagir

Vos réactions (1)

  • "Crotte en stock", le nouveau Tintin

    Le 10 avril 2022

    "Nous avons largement le stock"... Tout est dit. Où est la raison, où est la médecine basée sur les preuves ?
    Hé M'sieur, avec les sous dépensés dans des vaccins qui sont devenus bien peu utiles (mais qui l'ont été) on n'aurait pas pu augmenter un bon coup les salaires de ces métiers du soin qui n'attirent plus personne ?
    Hein, M'sieur ?

    Dr Nicolas Rullière

Réagir à cet article