Environnement urbain : une urgence sanitaire

Paris, le mardi 26 avril 2022 - Les villes seront-elles bientôt invivables ? On assiste à un début d’exode urbain, motivé par le changement climatique et accéléré par le confinement.

Dans le cadre de sa présidence de l’UE, la France a reçu et co-organisé avec l’institut des agences de santé publique mondiales (IANPHI) le congrès « La santé comme levier d’action face au changement climatique. ». Au sein du bâtiment à haute qualité environnementale de Santé publique France, les experts européens n’en sont pas restés au constat, indiscutable, du lien santé-environnement et de l’urgence d’agir : des actions concrètes prévues ou mises en œuvre par plusieurs villes européennes ont été présentées. 

Record du monde

Aux Pays-Bas, la ville d’Utrecht est depuis longtemps sur la voie verte. Les voies, plus précisément, « highways » cyclables dont la plus emblématique passe sur le canal « retrouvé » en 2021 : cette voie d’eau avait été remplacée par une autoroute. La ville compte 30 000 places de parking vélo et possède le plus grand parking vélo au monde (12 500 places), situé à la gare. La lutte contre le chauffage au bois, la création de zones à faible émission de CO2, de bornes de rechargement électriques à capteurs solaires, d’arrêts de bus durables à toit végétalisé accueillant des abeilles sont encore quelques exemples des efforts développés pour la santé des habitants.

En France, Grenoble lutte sur quatre axes : le grand public, les plus vulnérables, la végétalisation-déminéralisation et l’apport d’eau et enfin la recherche, en partenariat avec l’université. En cas de canicule une carte des lieux frais est publiée (musées gratuits, parcs ouverts 24h sur 24), l’accès à l’eau facilité (douches municipales, fontaines, brumisateurs prêtés aux associations) et la Maison de la Montagne propose même d’aller s’y rafraîchir. Pour ne pas fermer des crèches ou maternelles surchauffées, on les rénove ou construit différemment, on arrête d’utiliser des sèche-linges... La population ne s’y trompe pas : sollicitée par la ville en budget participatif, elle y fait souvent le choix d’investir dans l’aménagement vert.

L’antique c’est chic

Quant à Athènes, avec 80% de surfaces imperméables et moins de 7m2 d’aires vertes par habitant, elle symbolise tous les risques actuels liés au réchauffement climatique (déjà plusieurs incendies) et l’urgence de faire revenir la nature. L'antique aqueduc d’Hadrien devrait être réhabilité, comme couloir de fraîcheur.

Enfin, au pays de Galles on est convaincu : la crise COVID, exacerbant les inégalités sociales de santé, les installe au cœur des politiques et ouvre une fenêtre d’opportunité pour la révolution verte, les emplois verts.

L’inaction est nocive, constatent les scientifiques ; pour Laetitia Huiart, directrice scientifique à Santé publique France, agir est le choix le plus simple, et le seul.

Dr Blandine Esquerre

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