Enfants et écrans : des recommandations peu suivies

Paris, le mardi 11 octobre 2022 - Plus de 18 000 enfants nés en France métropolitaine en 2011 ont été inclus dans l’étude Elfe (soit 1 enfant sur 50 nés cette année-là). Elfe doit observer l’évolution de ces enfants jusqu’à l’âge de 20 ans.

L’essentiel du recueil de données s’effectue à partir d’enquêtes régulièrement réalisées auprès des parents directement et régulièrement sollicités depuis l’âge de 3 ans et demi.  L'Ined et l'Inserm ont rendu public de nouveaux résultats.

L’étude Elfe a ainsi permis d’établir que seuls 13,5 % des parents suivent les recommandations concernant l'exposition aux écrans (pas d'exposition avant l'âge de 2 ans et limitation à une heure par jour après). Il apparait également que ces recommandations sont moins bien suivies chez les parents séparés, les mères âgées de moins de 40 ans, les parents ayant un faible niveau d’études, les parents nés à l’étranger, les enfants souvent gardés par leurs grands-parents et ceux dont les parents ont eux-mêmes des loisirs centrés sur les écrans.

La cohorte Elfe a également mis en évidence le fait que la consommation de fruits, de légumes et de poisson pendant la grossesse est associée à des scores de développement plus élevés. À l’inverse, une consommation importante de charcuterie pendant la grossesse était associée à des scores de développement plus faibles chez l’enfant à 1 et 2 ans, mais non à 3 ans et demi.

Une étude qui perd en représentativité ?


Ces travaux ont aussi mis en évidence que la typologie des jeux (petite voiture ou poupée) est influencée par la composition de la fratrie. Les jeunes garçons qui ont uniquement des sœurs sont plus susceptibles que les autres cadets et les aînés/uniques de jouer quasi quotidiennement à la poupée (33 % contre respectivement 17 % et 12 %) et sont un peu moins portés à jouer aux petites voitures (87 % contre 90 %).

A l’inverse, les petites filles qui ont uniquement des frères sont plus susceptibles que les autres cadettes et les aînées/uniques de jouer tous les jours aux petites voitures (49 % contre 25 % et 28 %) et sont moins un peu moins enclines à jouer à la poupée (80 % contre 82 %).

A ce jour, 8 000 enfants ont été perdus de vue et seuls 10 000 restent suivis. Cette diminution fait craindre au Dr Marie-Aline Charles, directrice de l’unité Elfe et directrice de recherche à l’Inserm, une perte de représentativité dans les années à venir. « Les familles participantes les plus fidélisées sont issues de milieux sociaux un peu plus élevés que la moyenne. On perd surtout les personnes qui ne trouvent pas le temps de s'impliquer dans l'enquête et ne perçoivent pas l'intérêt de cette enquête. »

X.B.

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