17th Migraine Trust International Symposium
Du 06/09/2018 au 09/09/2018
- Londres
Un milliard de migraineux dans le monde !
Le "17th Biennial Migraine Trust International Symposium" a
réuni à Londres près de 1 000 spécialistes pour parler d'un trouble
qui concerne de 12 à 15% de la population mondiale, soit environ un
milliard de personnes. Les plus affectées sont les femmes, près
d'un tiers développe une crise migraineuse au moins une fois dans
leur vie, mais des études montrent que ce mythe de la femme
migraineuse n'est plus vrai. On estime aujourd'hui qu'un homme
souffre de migraine pour trois femmes. Les enfants et les
adolescents souffrent également de migraines, avec selon les
études, 5% d'enfants de 5 ans et 15% pour les adolescents. Dans
cette tranche d'âge, le diagnostic est particulièrement difficile
du fait de symptômes aspécifiques qui sont souvent interprétés
comme des problèmes oculaires, des sinusites ou de le manque
d'entrain pour le cours de gymnastique…
Sur l'étiologie de la migraine, plusieurs pistes se profilent, la
piste génétique avec l'identification de gènes reliés à la
migraine, la piste hormonale avec cette observation que les
menstruations sont plus souvent associées à des migraines chez la
femme, l'abus de médicaments et des causes psychologiques (anxiété,
dépression).
Une recherche dynamique
C'est un domaine où la recherche est dynamique, les progrès ne sont
peut-être pas aussi rapides que dans l'hépatite C ou les
anti-coagulants, mais les études cliniques se poursuivent et les
médicaments arrivent. Vingt ans après la révolution des triptans,
ce sont les anticorps monoclonaux dirigés contre le CGRP
(Calcitonin-Gene-Related-Peptide) qui vont probablement constituer
la deuxième révolution dans le traitement de la migraine. Ce
peptide présent dans le système trigémino-vasculaire exerce un
effet vasodilatateur et participe aussi aux phénomènes
d'inflammation neurogènes à la base de l'activation de ce système.
L'intérêt de cette classe est double: agir en prévention de la
crise migraineuse et en curatif dès que celle-ci est installée. Ce
qui ne signifie pas pour autant que les triptans ou des
antiépileptiques (topiramate, acide valproïque) sont relégués aux
oubliettes, mais elle présente en tout cas l'avantage d'une quasi
absence d'effets secondaires à efficacité comparable. C'est
important quand on sait que près de 25% des patients abandonnent
leur traitement, puis reprennent le même ou un autre sous la
pression de la douleur avant de nouveau l'abandonner. La FDA et
l'EMA ne s'y sont pas trompées en autorisant depuis juin 2018
l'érénumab en prévention des crises migraineuses.
Et demain
D'autres voies sont encore explorées qui ne manquent pas de
sens comme la kynurénine, un métabolite du tryptophane qui chez le
rat, est capable d'inhiber l'activation trigéminovasculaire, censée
être responsable de la céphalée migraineuse. Les récepteurs
purinergiques et les canaux ioniques HCN2 sont également des cibles
thérapeutiques potentielles, considérant notamment que le gène HCN2
est fortement représenté dans les nerfs impliqués dans la douleur.
Des souris génétiquement modifiées (suppression du gène) ne
montrent aucune modification de leur seuil de la douleur à court
terme mais perdent leur hypersensibilité aux douleurs
chroniques.
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