
Les députés de la NUPES ont réagi en déposant une motion de
censure dans la foulée. « Double 49.3 égale double motion de
censure » a lancé Mathilde Panot, entourée d’élus de gauche
dans la salle des quatre colonnes.
Une volonté d’apaisement demeurée lettre morte
Au début de la séance, le gouvernement s’était pourtant voulu
à l'écoute des parlementaires. « Beaucoup d'entre vous portent
des propositions en matière de santé et le PLFSS aura vocation à
être enrichi par ces dernières » a ainsi déclaré François
Braun.
Le gouvernement a par exemple promis de reprendre à son compte
des dispositions pour faciliter le cumul emploi-retraite des
médecins. Il a également salué le souhait des députés d'étendre les
mesures d'encadrement de l'intérim au secteur médico-social ou
d'augmenter les sanctions contre les Ehpad qui ne respectent pas
les normes en vigueur.
Tension dès le premier article !
Mais le ton est monté dans l'hémicycle dès l'examen des
premiers articles, les oppositions rejetant le récapitulatif des
comptes de la Sécurité sociale de 2021. « On ne peut pas changer
ce qui s'est passé » a assené le ministre du Budget, Gabriel
Attal. « Je ne comprends pas cette posture que vous avez de
vouloir bloquer tout », a-t-il aussi lancé.
L'ambiance s’est encore dégradée quand l'article 4 a été
rejeté, gouvernement et l'opposition se rejetant la responsabilité
de ce nouveau couac. « Vous sabordez votre propre texte », a
tempêté le député socialiste Jérôme Guedj quand le gouvernement a
reproché à l'opposition de diminuer de fait les moyens accordés à
la médecine de ville. « Vous essayez de susciter des séquences
tumultueuses pour provoquer un 49.3 », a attaqué Antoine
Léaument (LFI).
Mais il n’y a pas que l’opposition parlementaire qui s’irrite
du texte. Les internes de médecine générale battaient hier le pavé
pour protester contre l'ajout d'une quatrième année de formation à
réaliser « en priorité » dans les déserts. Peut-être en écho
à cette mobilisation, Stéphanie Rist a insisté sur le caractère
« non obligatoire » de cette année et a assuré que la mesure
était « à visée pédagogique » (sic).
A contrario, beaucoup de représentants de la nation
souhaitaient aller plus loin en instaurant un conventionnement
sélectif, mais les 9 amendements déposés allant dans ce sens ont
tous été rejetés.
Parmi les 67 amendements votés en commission, dont un certain
nombre concernent des expérimentations d’extension de compétences
des paramédicaux, on ne sait à cette heure lesquels seront retenus
par le gouvernement dans le texte qui sera adopté sans vote (si les
motions de censure ne sont pas votées).
X.B.