A quoi ressemblera le « passeport sanitaire européen » ?
Bruxelles, le jeudi 18 mars 2021 - Ne l’appelez surtout pas «
passeport vaccinal » ! A Bruxelles, les pays membres de
l’Union Européenne discutent de la possible mise en place d’un
dispositif permettant aux européens de circuler (un peu plus)
librement au sein de l’Union dès cet été.
Mercredi 17 mars, la présidente de la Commission européenne
Ursula von der Leyen a présenté les grandes lignes de ce qui sera «
un certificat vert numérique ». Prévu pour une mise en place
au mois de juin, ce certificat devrait faire l'objet de débats
légaux animés à Bruxelles dans les prochaines semaines, car tous
les pays membres ne sont pas à ce jour convaincus de l’utilité de
la mesure.
Le certificat vert numérique doit garantir la liberté de
circulation des citoyens entre États membres. « La protection et
la confidentialité des données de santé au sens du RGPD seront bien
sûr garanties », a tenu à rassurer de son côté le Commissaire
européen Thierry Breton.
Un simple test négatif suffirait
Quel périmètre pour ce certificat ? La Commission souhaite à
ce stade mettre en place un document permettant de « prouver
qu’une personne a été vaccinée, a guéri récemment du Covid-19 ou a
reçu des résultats négatifs de son test ». Un passeport
sanitaire et non vaccinal.
Pour une preuve de vaccination, le certificat précisera la
date et le type de dose qui a été administré à un citoyen. L'agence
européenne du médicament (EMA) a d'ores et déjà approuvé un tel
projet, à condition que les vaccins présentés sur le certificat
fassent partie de ceux autorisés en Europe : Pfizer/BioNTech,
Moderna,
AstraZeneca/Oxford, et Johnson & Johnson. Toutefois, les
États membres seront dans l’obligation d’accepter les personnes
ayant bénéficié d’injections venant d’autres laboratoires (que ce
soit le Spoutnik V russe utilisé en Hongrie ou le Sinopharm).
Un défi considérable en un temps record
Comment parvenir à la mise en place d’un tel « pass »
en si peu de temps ? La Commission a indiqué vouloir travailler en
étroite collaboration avec les États pour « identifier les
solutions techniques qui permettront de mettre en place cette
solution rapidement », « s'assurer que l'authenticité de ces
certificats puisse être avérée rapidement dans toute l'Union
européenne », et « permettre une reconnaissance mutuelle du
certificat partout dans l'UE ».
La Commission européenne a par ailleurs précisé qu'elle travaille
avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour permettre de
faire reconnaître son certificat partout dans le monde (à l’image
du certificat international de vaccination contre la fièvre
jaune).
Discussions animées en perspective
La mise en place d’un passeport sanitaire représente un enjeu
majeur pour l’Union Européenne, notamment pour les pays du sud qui
doivent préparer la reprise de l’activité touristique
(indispensable pour espérer une reprise de l’activité
économique).
Toutefois, la France et l’Allemagne (qui ne sont pas opposés pour
leur propre pays à l’instauration de la mesure) observent avec un
peu plus de méfiance les discussions à l’échelle de l’Europe.
Ayant longtemps travaillé dans des pays à risque infectieux je n'ai jamais été choqué par le fait de devoir présenter un carnet de vaccination international au passage de frontière (fièvre jaune, voire cholera parfois). Pourquoi s'offusquer d'un tel document? Sa possession permettrait à son possesseur de circuler librement, d'aller aux spectacles, de se rendre dans des commerces actuellement fermés et de passer librement les frontières. Nous sommes en guerre? Alors il n'y a rien de bien choquant à faire preuve d'autorité. Vaccinations obligatoires, ceux qui s'y refusent auront beaucoup moins de libertés;