
Quand l’hiver s’arrête trop tôt
Augmentation du nombre de patients mais pas des moyens
Léa Crébat
Léa Crébat
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"On ne peut plus travailler...augmentation de la demande et les moyens ne suivent pas..."
répondre d'une façon faussée à ce problème ne réglera pas le problème réel, à mon sens...
Les urgences pédiatriques se transforment en centre de consultation ouvert 24/24, pratique malgré l'attente, où on ne fait pas l'avance des frais et qui répond plus rapidement à l'inquiétude de parents, même non justifiée...et qui retardent la prise en charge des véritables urgences.
Des solutions peut être ...d'abord une étude :chaque consultation devrait faire l'objet d'une évaluation écrite: cette consultation relevait d'une urgence réelle cette consultation aurait pu être traitée le lendemain ou sur rv en medecine de ville. cette consultation aurait pu être une urgence d’après les symptômes mais cela ne fut pas le cas.
Une fois cette évaluation faite qui révélerait le phénomène concrètement et sur laquelle on pourrait s'appuyer, il s'agirait de trouver des solutions pour réduire au maximum la fréquentation aux urgences réelles au lieu de demander des moyens pour des urgences qui n'en sont pas et qui encombrent les services.
Le biais d'une campagne publique expliquant ce qu'est "un service d'urgence" me semble indispensable. Je croise beaucoup de parents qui ne font pas cette distinction, le service d’urgence est leur lieu de consultation même pour une petite éruption cutanée ou une petite coupure de 2 cms.
Ouvrir si le besoin est constaté comme nécessaire des services de consultation et de soins publics avec des généralistes, indépendants des services d'urgence,(et non libellés ainsi) où les consultations obéraient aux mêmes règles que celles chez un praticien de ville (avec ou sans rendez vous),différer les examens estimés non urgents en renvoyant les patients vers leur propre prise de rendez vous au lieu de les faire immédiatement dans les services de l'hôpital.
Et d'autres solutions à penser .. prendre le problème par ses causes et pas en demander uniquement le traitement des conséquences.
Simone Milesi
Effectivement, que ce soit dans le cadre des urgences pédiatriques que des urgences adultes, un nombre conséquent de consultation aurait pu relever d'orientations autres. Et ce n'est pas un fait nouveau, ce constat était déjà présent dans les années 80. J'ai le souvenir comme externe aux urgences pédiatriques de jeunes parents ne comprenant que difficilement que leur jeune enfant fiévreux ne soit pas hospitalisé et que la recommandation de le surveiller le W.E à la maison puisse compromettre leur W.E au ski, un enfant malade ne pouvant être accueilli en garderie.
Pour autant la logique comptable à posteriori ne peut pas être une réponse valide.
Le pré tri téléphonique avant toute démarche d'adressage hors urgence vitale apparaît plus adéquat, des moyens pour l'organiser et pour proposer de réelles alternatives.
Ne pas oublier que les urgences sont un des derniers lieux d'accueil 24h sur 24, 365 jours sur 365, jusqu'à maintenant inconditionnel.
Pour fréquenter toutes les semaines un service d'urgence, la crise des moyens, les brancards, l'encombrement, l'épuisement est manifeste malgré l'investissement des équipes.
Alors quelles que soient les considérations générales et d'organisation, le moyen terme, il y a urgence à répondre et à soulager la douleur des services d'urgence.
Il est demandé de mieux prendre en charge et de mesurer la douleur des patients y compris morale et de la soulager rapidement et efficacement... Et celle des soignants ?
Dr Thierry Colin
Je pense que vous devriez vous pencher sur les inégalités sociales de santé, sur les délais de consultations auprès des pédiatres libéraux et même des généralistes; lisez la dernière enquête BVA et France Assos Santé et enfin trouvez un pédiatre qui veuille bien voir votre enfant sans dépassement.
Je pense que si vous êtes un tant soit peu à l'écoute, vous changerez de discours.
Dr Jean Scheffer, ancien médecin chef au CH d'Albi
https://jscheffer81.wordpress.com/2019/11/17/deux-francais-sur-trois-ont-deja-renonce-a-des-soins-par-manque-dargent-ou-par-eloignement-france-inter-17-novembre-2019/