
La télémédecine est de plus en plus utilisée dans de nombreuses situations cliniques. L’OMS définit la télémédecine comme l’utilisation de différentes fonctions d’un mobile (messages textes et vocaux, recueil de données, photos, vidéos) pour la communication ou la consultation entre professionnels de santé. La fiabilité des smartphones et tablettes pour visualiser à distance des images radiologiques de fracture a été établie chez l’adulte. Le procédé a été utilisé aussi mais moins souvent pour le diagnostic des saignements intracrâniens, des pneumonies, des appendicites, des pathologies cutanées et des AVC. En pathologie néonatale, les radios pulmonaires peuvent être transmises par MMS pour aider au diagnostic d’une détresse respiratoire à distance. Le problème est la capacité des smartphones d’utilisation courante à transmettre des images avec une résolution suffisante.
Expérience en néonatologie
Des auteurs de Melbourne ont voulu évaluer la précision des images radiologiques transmises par MMS, en comparaison de celle des mêmes images sur l’écran d’un ordinateur. Le test consistait à reconnaître un pneumothorax sur des radios prises chez des enfants avec une détresse respiratoire par aspiration méconiale, retard de résorption, dysplasie broncho-pulmonaire et autres causes. Parmi les 40 radios présentées, 20 comportaient un pneumothorax (PNO) diagnostiqué par un néonatologiste et un radiologiste confirmés.
Chacune des 40 radios a été examinée 2 fois par des membres de 2 unités de nouveau-nés. Les participants, 12 consultants (57 %) et 9 assistants (43 %), ont en effet regardé les images sur les deux dispositifs à une semaine d’intervalle. Les écrans des ordinateurs utilisés avaient une taille de 23 pouces et les smartphones étaient des iPhone 5. Il était possible de « zoomer » sur les images et d’en changer l’orientation et –pour l’ordinateur- de modifier la luminosité.
Le smartphone aussi bien que l’ordinateur pour visualiser des radios de thorax de nouveau-nés
Aucune différence significative n’a été observée avec les 2 moyens de lecture : smartphone vs radio de référence 81 % de concordance, ordinateur vs radio 80 %. L’examen des images sur l’écran en comparaison du smartphone avait une sensibilité plus faible (P = 0,04, différence -11 à 21%) et une plus grande spécificité (P = 0,04, de -8 à 0,15 %). Aucune différence non plus n’a été notée en fonction du poids de naissance ou de l’expérience des observateurs. Le taux de concordance inter observateurs par les 2 méthodes était bon (κ = 0,67).
Ainsi, la comparaison des deux méthodes de transmission des images, par ordinateur ou par smartphone, n’a pas montré de différence pour le diagnostic de pneumothorax.
Pr Jean-Jacques Baudon