Grippe 2016-2017 : vers une catastrophe sanitaire ?

Paris, le vendredi 13 janvier 2017 – « Les très équipés hôpitaux français ont été débordés par des dizaines de patients, fiévreux et toussant, redoutant d’être atteints par la grippe et parfois  (mais pas toujours) victimes de graves complications. Une situation imprévisible ? Sans doute pas ! ». C’est ainsi que nous débutions il y a deux ans un article sur l’épidémie de grippe qui frappait la France. Les papiers consacrés à la crise par le JIM et la presse décrivaient en effet une situation très proche de celle que nous vivons aujourd’hui.

Un pic de mortalité dès les derniers jours de décembre

Aucune leçon n’a donc été apprise depuis deux ans ou depuis la canicule de 2003 ? Les scénarios apparaissent très similaires. D’abord, comme il y a treize ans, il semble que les services des pompes funèbres apportent sur l’ampleur de la situation des informations plus pertinentes que les (lénifiants) rapports des organes de veille sanitaire. Ainsi, selon le réseau de surveillance Sentinelles-INSERM, 784 000 personnes ont consulté un médecin pour une grippe au cours des quatre dernières semaines et depuis le 1er novembre, 52 personnes admises pour une infection grippale sont mortes en réanimation. Mais le bilan, beaucoup le savent déjà, sera bien plus lourd.

Et pour s’en persuader, il suffit d’interroger les réseaux des pompes funèbres. Partout les agences évoquent une activité en forte hausse par rapport à l’année dernière. Les délais d’attente pour les incinérations ou les enterrements s’allongent et dans certains centres l’inquiétude de ne pas pouvoir respecter les réglementations s’accroit. Les marges de manœuvre en cette période où les cimetières ferment tôt sont en effet restreintes.

Dans certaines régions et départements, on évoque un surcroît d’activité atteignant jusqu’à 20 % par rapport à un mois de janvier classique, alors qu’une hausse, atteignant parfois 30 % a déjà été constaté fin décembre. Concernant les derniers jours de l’année 2016, les chiffres déjà disponibles confirment que le nombre de décès a dépassé les 10 500 lors de la cinquante-deuxième semaine, contre moins de 9 300 à la même époque l’année précédente.

Un bilan plus lourd qu’en 2015 ?

Assistera-t-on à un bilan final plus lourd que lors de l’hiver 2015 où la grippe et les infections saisonnières avaient été responsables de quelques 18 000 décès supplémentaires ? Les tendances de certaines agences le laissent redouter. « Par rapport à 2015, soit c'est plus fort, soit c'est plus concentré dans le temps », indique interrogée par le Parisien, la Confédération des professionnels du funéraire et de la marbrerie (CPFM). « Nos chiffres de crémation vont même dépasser ceux de 2015 » constate de son côté le directeur du crématorium du Père Lachaise.

Une anticipation possible, au moins pour éviter l’engorgement des hôpitaux

Une telle hécatombe était-elle prévisible ? La circulation du virus A(H3N2) était dès la fin novembre pour les épidémiologistes l’indice d’une épidémie plus à risque que l’année dernière, notamment pour les plus âgés. « A(H3N2) touche particulièrement les plus de 65 ans, entraînant une surmortalité dans cette tranche d'âge. Mais la particularité de cette année est que nous avons une épidémie quasi exclusive avec ce virus, d'où la probabilité d'un bilan lourd », remarque le professeur Bruno Lina. Ainsi, une anticipation n’était pas impossible et une plus grande mobilisation dans le cadre de la campagne de vaccination aurait pu être utile. Déjà face à la crise de 2015, les observateurs faisaient ce constat et proposaient tout au moins pour éviter l’engorgement des hôpitaux et favoriser une prise en charge plus rapide des malades (si ce n’est pour influer sur le bilan de l’épidémie) quelques pistes de réflexion. Le médecin et journaliste Jean-Daniel Flaysakier suggérait ainsi sur son blog à l’approche des épidémies hivernales la mise en place de structures « provisoires modulaires » permettant d’accueillir plusieurs lits et qui pourraient être gérées par des médecins ayant récemment cessé leur activité et des jeunes praticiens venant d’achever leur internat et par encore installés. « Evidemment mobiliser à l’avance a un coût. Mais gérer la pénurie de lits et de médecins, devoir rouvrir en catastrophe des services, annuler des interventions tout cela a aussi un coût » concluait-il. Mais rien n’a été fait et dans les hôpitaux, les politiques de fermetures de lits n’ont pas été interrompues en dépit des appels non pas seulement des syndicats mais aussi de la Fédération hospitalière de France (FHF). Par ailleurs, les difficultés des services d’urgence pour obtenir des lits d’aval, déjà décrites à plusieurs reprises dans ces colonnes (et dans d’autres), tout au long de ces dernières années ne se sont pas résorbées, en dépit des groupes de réflexion multiples et de l’arrivée dans les établissements publics de gestionnaires de lits (qui ne sont cependant pas généralisés).

Des hôpitaux débordés et exaspérés

Ce qui pourrait avoir changé depuis la canicule de 2003 est la sollicitude des autorités. Pas de ministre apparaissant en polo (ici en doudoune de ski) et assurant qu’il n’y a pas de crise. Marisol Touraine a été toute la semaine aux avant-postes, lançant des appels pour la déprogrammation des interventions mais répétant toute sa confiance aux hôpitaux surmenés.

Finalement, probablement pour marquer l’efficacité de son intervention, elle aura conclu la réunion interministérielle qui s’est tenue hier à l’Elysée par une satisfaction affichée en promettant que les hôpitaux n’étaient pas débordés. Mais pour certains praticiens, cette communication est presque pire que l’indifférence d’il y a quinze ans. Une interne a ainsi ironisé dans une vidéo postée sur Facebook, dont le message a été vu des millions de fois, sur cette opération visant à présenter une ministre prenant ses responsabilités. Mais la professionnelle a rappelé que l’état d’urgence était en réalité vécu tous les jours par des hôpitaux asphyxiés par les restrictions budgétaires, tandis que la recherche des lits d’aval demeure le quotidien désespéré des praticiens. Et la jeune femme ne manque pas d’ironiser : « Augmenter les fonds dédiés à la santé de 2 % par an quand les soins progressent de 4 % revient à administrer 2mg d’adrénaline à un patient quand il lui en faut 4. Et que répondre au patient qui fait remarquer qu’il risque de mourir. Un groupe de réflexion va être constitué et un plan sera présenté à l’automne ? », moque-t-elle avec rage.

Aurélie Haroche

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Vos réactions (13)

  • Vaccination et mortalité grippale

    Le 13 janvier 2017

    Il serait intéressant de connaître le pourcentage de ceux qui ont été vaccinés parmi ceux qui sont décédés et, parmi ceux-qui ont été vaccinés et qui sont décédés, à quelle date ils ont été vaccinés. Il est vraisemblable que la grande majorité des patients décédés n'ont pas été vaccinés ou l'on été trop tardivement.

    Cette statistique devrait être publiée à la télévision et dans les radios. Cela voudrait mieux que tous les grands discours sur l'intérêt des vaccinations.

    Dr Guy Roche

  • Rôle du Tamiflu ?

    Le 14 janvier 2017

    La présence de 100 % de H3N2 au lieu de 70 % l'an dernier ne pourrait expliquer que le quart de la surmortalité constatée.

    Rappelons nous qu'en 2014/2015 la souche de H3N2 n'était pas dans le vaccin.

    Et cette année seuls les scandinaves ont alerté en décembre que le virus H3N2 circulant n'est pas exactement celui de souche Hong Kong du vaccin mais un sous clade 3C.2a1 au lieu de 3C.2a
    Les chercheurs suédois établissent donc que le vaccin n'est efficace qu'à 30 % et appellent à traiter précocement par Tamiflu ou Relenza (efficacité sur 100% des souches H3N2 actuelles prouvée au Canada )les patients à risque même vaccinés .

    C'est donc la conjonction, plus de H3N2 et moindre efficacité vaccinale plus léger recul de la couverture vaccinale qui sera à l'origine d'un excès de décès comparable à 2014/2015 ou légèrement supérieur du fait de la désorganisation de certains hôpitaux.

    Les AVC ou autres pathologies potentiellement mortelles n'ont pas été prises en charge à temps ou pas du tout faute de joindre sos médecin, son médecin traitant qui sur rendez vous ne peut voir le grippé qu'une fois guéri en tout cas bien après le délai d'efficacité de 48h du Tamiflu et la possible désorganisation des urgences hospitalières qui devrait plus lire les statistiques de sos médecins et des Médecins sentinelles de l'invs qui précèdent l'hôpital d'une semaine et la réanimation de 10 jours . Ce serait utile pour rapatrier les ECMO là où ils seront le plus utile et les faire suivre l'épidémie à la trace en sachant qu'il y a un décalage entre les régions qui peut atteindre 3 semaines . Un ECMO utile à Lyon au 1er janvier sera plus utile le 10 à Marseille et le 15 à Paris et le 20 à Bordeaux pour reprendre la chronologie de cette année.

    Dr François Roche

  • Grippe et hôpitaux débordés

    Le 14 janvier 2017

    Et oui, si la population à risques et sans risque se vaccinait plus, nous n'aurions pas ces débordement…. sous de faux prétextes, la couverture vaccinale est insuffisante, et les urgences sont débordées par des cas qui auraient facilement pu être évités ! Et que dire du surcoût !

    Caprice d'une civilisation riche et gâtée.
    Quand nos instances de tutelle changeront-t-elles de discours ? Quand parleront-elle d'un geste citoyen ? Chacun de nous a sa responsabilité, et pour protéger les plus faibles la vaccination est l'une des solutions, facile et peu coûteuse.

    Séverine Dardel

  • Marisol Touraine, ministre du Mensonge : démission !

    Le 14 janvier 2017

    Si "gouverner c'est prévoir", pour Marisol Touraine gouverner c'est mentir et prendre les gens pour les imbéciles.

    Alors que les soignants alertent sur la situation d'urgence dans les hôpitaux, Marisol Touraine affirme en boucle sur les ondes...le contraire.

    Pourtant il y a 2 ans, les français étaient déjà confrontés à la même situation pour la grippe.
    Alors que les français se soignent de moins en moins par manque de moyens financiers, Marisol Touraine affirme que l'augmentation du reste à charge est une fausse idée. Elle en profite pour claironner la fin des déficits de la sécu tout en prenant 550 millions sur les budgets formations des soignants.

    Alors que les spécialistes de la santé maintiennent que les pouvoirs publics suppriment des lits en continu, Marisol Touraine assure aux députés que c'est faux. Idem pour la suppression des postes de soignants.

    Alors qu'au début 2014 Marisol Touraine annonce aux parlementaires que l'ordre infirmier n'a pas d'avenir, elle le conforte contre l'avis des députés PS en novembre et lui apporte un soutien inconditionnel en décembre 2015. Elle maintient par décret en novembre 2016.

    Ces quelques exemples - osera t-elle dire que c'est faux ? - imagent bien la conduite du ministère de la Santé depuis mai 2012.
    Madame Touraine si vous avez encore un peu de dignité : démissionnez !

    Elisabeth Moisson

  • La grippe et nous

    Le 15 janvier 2017

    Bien d'accord avec Séverine Dardel.
    La grippe tue, l'arme numéro 1 c'est le vaccin. Le rôle du ministère de la santé publique est de faire vacciner au maximum (avec objectif de 75% les groupes cibles : fragiles, âgés, collectivités et soignants) dès la mise à disposition du vaccin, et de se servir de l'expérience des années précédentes pour une mise en œuvre aussi efficace que possible.

    On voit que cette mission prioritaire continue d'être négligée. Nous aurions aimé entendre notre ministre s'exprimer davantage en octobre pour cette prévention que maintenant, quand il est déjà trop tard. La communication est devenue une affaire très sérieuse, on fait des études pour ça, et les officiels devraient préparer la prochaine campagne vaccinale au lieu de faire de la com' pour eux même.

    Dr F.Chassaing

  • Enjeu économique majeur

    Le 15 janvier 2017

    Les résidents d'EHPAD sont très majoritairement vaccinés, contrairement à ce qui est évoqué dans les commentaires, car tous les ans dès la sortie du vaccin les établissements commandent la quantité nécessaire et, fréquemment, proposent gratuitement le vaccin au personnel.

    Alors pourquoi le personnel soignant se comporte-t-il de façon si égoïste en se vaccinant peu?
    Peut-être du fait que le suivi quotidien de terrain des personnes âgées pointe le fait que la grippe frappe sans se soucier du statut vaccinal (mes 2 derniers syndromes grippaux étaient vaccinés), peut-être aussi parce que une recherche un peu poussée sur l'évaluation du vaccin antigrippal ne permet pas d'affirmer scientifiquement son efficacité mais fait réaliser que Sanofi Pasteur en est le premier fournisseur mondial.

    Il s'agit d'un enjeu économique majeur dans un paysage industriel français un peu déprimé, et cette énorme surmortalité affichée ne serait-elle pas un plan de com' ?

    Catherine Harris

  • Précision des études

    Le 15 janvier 2017

    Pour pouvoir débattre sur des bases plus solides, il serait nécessaire de disposer d'études chiffrées plus précises que celles qu'on évoque généralement. On nous parle de sur-mortalité, d'augmentation du temps d'attente des pompes funèbres etc... Tout cela est très imprécis, beaucoup d'infections hivernales sont ainsi mises dans le lot. Pourquoi ne donne-t-on pas les chiffres réels des décès dus à la grippe en comptabilisant les avis de décès portant la mention de grippe comme cause de la mort, tout simplement ? Or cela est fait par le CépiDc, Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès, un des nombreux laboratoires de l'Inserm, dont on ne parle jamais. Et là surprise : le nombre de morts annuelles dues à la grippe n'est pas de 18 000 ou peu s'en faut, mais en moyenne sur les 10 dernières années, il est de... 431. Une tempête dans un verre d'eau ?

    Julien Metais

  • Les morts de l'Ehpad de Lyon

    Le 16 janvier 2017

    Sur 72 malades, 41 étaient vaccinés.
    Sur 13 décédés, 6 étaient vaccinés.
    Si après ça, quelqu'un voit le moindre intérêt à la vaccination...
    On ne saura même jamais si les 6 patients seraient décédés s'ils n'avaient pas été vaccinés..
    Parce que vous comme moi (du moins du temps où je vaccinais), vous avez tous vu apparaître très souvent un syndrome grippal dans les huit jours suivant un vaccin.
    Il est grand temps d'étudier les vaccins ailleurs que dans les notices des fabricants, avant de donner des conseils ex cathedra. Pour moi, c'est très clair: ils sont parfaitement inutiles et dangereux. Je vous dis ça après les avoir étudiés 8 ans.

    Dr Pierre-Henri Bredontiot

  • Réalités enfin évoquées sur les "morts de la grippe"

    Le 17 janvier 2017

    Merci au docteur François Roche et à Julien Metais pour leurs analyses raisonnées et leur apport d'informations jamais relayées dans les medias.
    Enfin des réflexions qui sortent du consensus habituel et du lavage de cerveau organisé par nos gouvernants successifs, et de tous bords malheureusement, afin se dédouaner de la démolition organisée du système de soins public et de faire vendre toujours plus de vaccins anti grippaux au lieu de rétablir un système de soins performant en embauchant le personnel soignant manquant depuis des années plutôt que de demander aux soignants épuisés de travailler toujours plus d'heures que les autres sous prétexte que les 35 heures ne seraient pas possibles à l'hôpital...bien évidement si on supprime du personnel et des lieux de soins au lieu d'embaucher comme cela était le but de cette loi des 35 heures...

    Béatrice Margalef

  • Arguments et réponse au Dr Guy Roche

    Le 17 janvier 2017

    Tout d'abord il faut cesser les mensonges: il n'y a jamais eu 18.000 morts de grippe pendant l'hiver 2015. Les archives démographiques annoncent 300 à 600 décès annuels de grippe, fonctions de la virulence des virus, rien que de très normal s'agissant de personnes d'âge avancé que l'on peut protéger par des mesures d'hygiène pendant la période épidémique.

    Aucune étude sérieuses n'ont apporté la preuve de l'efficacité du vaccin aussi bien dans la grippe que dans ses complications. Sanofi a même déclaré aux USA en août 2014 l'inefficacité de tous les vaccins actuels, notamment chez les seniors en raison du déclin de leur système immunitaire avec l'âge, il est vrai qu'il fallait positionner leur nouveau Fluzone High Dose, autorisé par la FDA en 2010 et 4 fois plus concentré en Ag pour bien exciter leur syst. immunitaire, les rendant ainsi moins résistants à toute attaque éventuelle de virus. A quand son arrivée en France? Je signale qu'il existe plus de 200 virus de la grippe et qu'au mieux, les vaccins ne protègent que contre les grippes A et B qui représentent 10% de tous les virus circulants. D'ailleurs le Dt de la Santé du Québec a remis en cause ce protocole vaccinal, de récentes études indépendantes des labos ayant montré plus d'inconvénients à vacciner à répétition des individus sains. Pour ce qui est de la maison de retraite de Lyon: 102 pensionnaires dont 72 ont contracté la grippe. 13 décès en 15 jours de 91,5 ans de moyenne dont 6 décès parmi les 41 vaccinés (Mortalité=14,63%) et 7 décès parmi les 61 non vaccinés (Mortalité=11,48%). Déjà en 15 jours en février 2005, dans la maison de retraite de Faulx près de Nancy, 13 décès de grippe aussi de 82 à 90 ans, et tous avaient été vaccinés en octobre précédent comme il est d'usage dans ces lieux.

    Je passe sur la mutation du virus d'il y a 2 ans et sur le virus Victoria prédominant l'année dernière alors qu'il était absent du vaccin. Mais si le vaccin est inefficace, il n'en comporte pas moins des effets secondaires: les 600 cas de narcolepsies recensés en France avec le Pandemrix de 2009, une vingtaine de décès en nov-déc 2015 en Italie des suites du vaccin Fluad, la folie furieuse de vouloir vacciner les femmes enceintes alors qu'aux USA où elle a cours, on a démontré en parallèle une forte augmentation des fausses couches. Ajouté à cela la présence de nanoparticules métalliques dans ces vaccins.... Alors oui Dr Roche, faisons le test population vaccinée /population non vaccinée, et analysons, mais surtout avec des organismes indépendants avec devoir pour l'Etat, et pourquoi pas la CNAM, de les financer; mais personne ne le fera de peur de conforter l'échec de cette vaccination, surtout pas les labos qui n'en ont aucun intérêt, ni l'Etat de peur de démontrer depuis 30 ans leurs mauvaises prises de décisions concernant la Santé Publique et par delà leur incompétence.

    Ce pourrait être aussi une initiative des Ordres professionnels mais je ne les vois pas remettre en cause les ROSP et autres gratifications. Mais alors la Santé Publique ? Qui s'en soucie ? Seuls les citoyens car elle leur appartient mais il faut qu'ils se réveillent et c'est en cours...
    Serge RADER, pharmacien, ayant aussi étudié qq années les vaccins et non pas les 8H consacrées actuellement à cette discipline pendant le cursus médical universitaire.

    Serge Rader

  • Constituer une "barrière immunitaire de masse"

    Le 22 janvier 2017

    Inutile de palabrer sur la vaccination : la vaccination a un intérêt individuel incontestable mais qui diminue avec l'âge en raison d'un vieillissement du système immunitaire de plus en plus "paresseux" pour ne pas dire "incompétent" qui se couple avec un déficit des moyens de défense locaux (difficultés d'expectoration, appauvrissement de la sécrétion de mucus, mauvaise ventilation etc...). C'est aussi le cas pour d'autres catégories de personnes plus fragiles. Dire que des personnes âgées meurent bien que vaccinées n'est donc pas surprenant mais la vaccination aide ceux qui ont encore la chance de répondre et qui ne sont pas trop déficients par ailleurs.

    Le devoir d'un médecin est donc de la préconiser, elle garantie moins de mort dans la population concernée. Mais aussi, très important, pour protéger ceux qui répondent mal, il faut arriver à constituer une véritable "barrière immunitaire de masse" qui constitue un véritable mur pour ralentir la diffusion du virus et protèger les plus faibles. Pour obtenir cet effet "barrière immunitaire", il faudrait qu'au moins 80% de la population se vaccine.

    Bien évidemment pour la grippe, l'égoïsme des antivaccins (souvent protégés par les autres qui se vaccinent pour les vaccins obligatoires par exemple), les comportements individualistes ou simplement la méconnaissance de cet effet "barrière" font qu'avec même pas 40% de vaccinés, on est bien loin d'obtenir un taux de vaccination suffisant pour obtenir cet avantage collectif.

    Au total, on ne pourra juger d'un véritable effet de la vaccination en terme épidémiologique qu'avec un taux de vaccination élevé. Palabres basés sur des constatations ponctuelles inutiles.

  • Fatum

    Le 23 janvier 2017

    Et oui, c'est terrible: nous découvrons qu'un jour lorsqu'on devient très vieux, ne pouvant plus mourir de maladies cardio-vasculaires ou d'infections bactériennes nous mourons de la grippe.
    Que fait le ministère de la santé?

    Dr Jean-Jacques Perret

  • La partie émergée de l'iceberg

    Le 27 janvier 2017

    Réponse au pharmacien Rader qui je le vois ne revendique pas la vaccination chez le pharmacien...c'est la démonstration qu'il faut effectivement plus que des cours vite bachotés pour avoir la conscience de ce que l'on fait et mesurer le risque que l'on encourt en appelant à des alternatives non prouvées à une pratique évidemment efficace et démontré chaque année dans diverses études de biologistes aussi bien en médecine humaine que vétérinaire. Vous êtes loin d'avoir la connaissance et le niveau de compétence de ces chercheurs pour délivrer aux patients des conseils qui vont à l'encontre des recommandations de vos instances de tutelle.

    Je frémis à l'idée que les études communes aboutissent à de telles méconnaissances statistiques de base.
    Vous êtes un empirique qui croyez en la magie de ce que vous voyez et vous arrêtez à cela.
    Or figurez vous que si vous vous amusez à comparer les données de mortalité des vaccinés avec celles des non vaccinées vous faites l'erreur de ne pas comparer deux groupes comparables en effet nous avons tendance à vacciner en priorité les plus fragiles ce qui constitue un biais de sélection d'autre part il faut que vous compreniez bien que les patients les plus fragiles les plus âgés sont aussi ceux qui seront les moins protégés par le vaccin voilà pourquoi tout naturellement vous avez régulièrement plus de décès parrmi les vaccinés que parmi les non vaccinés !
    Et ce vaccin meme imparfait permet d'éviter d'une part 20 à 70% de cas et empêche une épidémie si 90% des patients sont vaccinés.

    Mais bien sur la protection est meilleure si 80% de l'entourage est vacciné (personnel soignant, parents proches...) que si 80% des personnes âgées eux meme sont vaccinés.

    Le mieux étant que tous soignants et résidents malades fragiles en institution soient vaccinés à 80 %.
    On sait que chez les personnes jeunes la répétition des vaccins peut entraîner une certaine réaction passagère bénigne de fatigue voire de myalgies et il faut sans doute moduler au cas par cas la fréquence des vaccins en particulier chez les sujets allergiques asthmatiques mais ce sont des cas particuliers.

    Le bénéfice pour les moins de 65 ans et je dirai meme aujourd'hui moins de 75 ans n'est pas du tout établi et peut paraître nul mais on sait que du point de vue altruiste de la protection des autres en participant au blocage de diffusion épidémique les sujets vaccinés permettent d'éviter un nombre non négligeable de cas.

    Je vous invite à observer les surmortalité de ce siecle mois par mois sur le site adéquat et vous comprendrez mieux les progrès accompli en terme de surmortalité hivernale et si vous pensez que ce n'est pas la grippe qui tue les vieillards en hiver (via une surinfection par le pneumocoque dans la moitié des cas) indiquez moi de quel virus ou bactérie saisonnière il s'agit et nous ferons ces recherches ensemble.

    Pour répondre à Julien Metais : le site cepidc est bien fait mais ce sont les connaissances en main des rédacteurs Medecins des certificats qui sont mal faits et on n'y peut pas grand chose quand on sait que les tests rapides de grippe ne sont pas utilisés dans la plupart des cas et que ceux ci ont beaucoup de faux négatifs, que l'on sait que seule la RT PCR peut authentifier (au sens premier du terme) le caractère grippal du déclenchement de la bronchite et de la pneumopathie qui a emporté le malade, que la déshydratation consécutive à une grippe, que la dénutrition également, que l'entrée en grande dépendance les chutes avec fractures sont consécutives à l'état de faiblesse occasionnée par la grippe, quand on sait enfin que la moitié des poumons de grippés ont des pneumocoques virulents à l'autopsie on comprend que les 300 à 2000 décès etiquettés grippe ne sont que la partie émergée de l'iceberg que représente la surmortalité concomitante au passage du virus grippal.

    Bien sûr qu'il y a des décès d'autres causes et ils représentent cette hausse de 10% de décès les mois d'hiver sur les mois d'été (sans canicule ;-(mais la petite courbe qui suit à peu près une loi normale c'est la mortalité directe ou indirecte due à la grippe ce ne sont pas des elucubrations de blogueurs hallucinés voulant prendre des vessies pour des lanternes et aveuglés par leur désir de croire en théorie du complot comme ces guinéens persuadés qu'au lieu des chauves souris et des singes c'est Médecins sans frontière qui avaient diffusé l'épidémie d'Ebola (car pour reprendre les arguments des empiriques tout le monde voyait bien que les malades etaient regroupés dans des camps de Medecins sans frontières).

    C'est comme si on croyait que les grands services de néonatalogie tuent plus les petits enfants car la mortalité y est bien supérieure qu'ailleurs !

    Enfin pour notre pharmacien il faut bien comprendre que de nombreux virus de la grippe sont hébergés par d'autres espèces que l'homme et que actuellement il faut qu'il sache que quasi un seul virus circule, le H3N2, dont le clade précis est pour 70% 3c2a1 (Bolzano) pour 30% le 3C.2a (Hong Kong) qui est dans le vaccin.

    Il y a aussi 1% de B et nous verrons si il est dans la souche B vaccinale.

    Dr François Roche

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