Négociations conventionnelles : Thomas Fatôme abat ses premières cartes

Paris, le mardi 6 septembre 2022 - Le Directeur général de l’Assurance-maladie Thomas Fatôme a dévoilé dans le Figaro ses intentions pour les prochaines négociations conventionnelles avec les syndicats de médecins libéraux.

Pour le patron de la caisse, la priorité numéro un sera de redonner du temps médical aux praticiens. « Il n’est pas question de les faire travailler davantage » rassure Thomas Fatôme qui entend les entourer d’une « équipe » qui leur permettrait de suivre davantage de patients.

« En France, un médecin traitant suit en moyenne 1000 patients, contre 1500 à 2000 dans les pays voisins où il est entouré de deux ou trois personnes pour l’aider » souligne-t-il.

En pratique il s’agirait de développer les assistants médicaux qui sont actuellement au nombre de 3 300.

Freins à l’embauche des assistants : dit et non-dit


Pour favoriser les embauches, Thomas Fatôme suggère de lever les « obstacles psychologiques ». Selon lui, les médecins hésiteraient à employer ces assistants « car ils craignent de ne pouvoir licencier si cela se passe mal ou de ne pas atteindre l’augmentation de patientèle requise en contrepartie de notre aide financière ».

La CNAM proposera donc de modifier le niveau de l’aide, la durée et les curseurs du dispositif. L’autre grand frein serait d’avoir un local suffisamment grand pour accueillir un assistant, sur ce point, la caisse demande « l’appui des collectivités locales ». En revanche Thomas Fatôme n’évoque pas les réticences de certains médecins à déléguer une partie de l’interrogatoire à des non professionnels de santé…

Dans le même esprit, par une formule qui déplaira sans doute aux médecins qui ont choisi le cabinet individuel, il explique vouloir « sortir les médecins de leur isolement » en favorisant le binôme médecin traitant-infirmière.

Réévaluation des tarifs de consultation : pas à l’ordre du jour


Sur la liberté d’installation, Thomas Fatôme se garde bien de se positionner alors qu’approche la grande conférence organisée par le ministère de la santé qui évoquera la question.  En matière de déserts médicaux, il préfère parler exercice coordonné. 

« Notre priorité, à ce stade, c’est le travail en équipe et l’exercice coordonné. Si les généralistes passaient de 1000 à 1200 patients suivis en moyenne, cela réglerait le problème des assurés qui ne trouvent pas de médecin traitant » plaide-t-il.

Sur les tarifs de base, là encore, le Directeur général se refuse à avancer un chiffre, alors que « le gouvernement annoncera bientôt l’objectif des dépenses d’assurance-maladie (Ondam) pour 2023 qui sera débattu à l’automne au Parlement dans le cadre du PLFSS ».

Dans une formulation sibylline il marque cependant sa préférence pour le paiement au forfait : « notre ambition est de rendre le système de soins plus efficient, d’accroître la qualité, de favoriser la prévention, de simplifier la nomenclature » dit-il ainsi.

Sur la télémédecine, il appelle à une régulation des pratiques qu’il qualifie de « Far West ». « Certains patients n’hésitent pas à faire plusieurs téléconsultations dans la même journée pour obtenir l’arrêt de travail convoité. Nous voulons éviter ces dérives, sans brider la demande des patients ayant des difficultés d’accès aux soins » rapporte-il.

La Caisse proposera ainsi que les arrêts de travail indemnisés ne puissent être délivrés en téléconsultation que par le médecin traitant. Mais sur le développement proprement dit de la télémédecine, le patron de la caisse ne semble pas encore avoir des propositions dans sa besace.

A suivre…

F.H.

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