
Paris, le vendredi 31 décembre – Le variant Omicron n’a pour
l’instant pas provoqué de vague hospitalière dans les pays où il
est devenu majoritaire.
Les hôpitaux français se préparent à l’impact. Omicron, devenu
majoritaire en France, a provoqué une explosion des contaminations
(plus de 200 000 tests positifs par jour) et l’expérience des
vagues précédentes pourrait laisser à penser que cela se traduira
par une augmentation importante des hospitalisations dans les
prochains jours.
En Afrique du Sud, la vague Omicron est déjà terminée
Nos regards se tournent d’abord vers l’Afrique du Sud, premier
pays où Omicron a été détecté à la fin du mois de novembre et où il
est devenu majoritaire. Dans la nation arc-en-ciel, la vague
Omicron a été aussi rapide que fugace. Le nombre de contaminations
quotidiennes est en forte baisse depuis deux semaines, passant de
23 000 tests positifs au 15 décembre à 10 000 hier. Cette explosion
épidémique n’a eu qu’une conséquence limitée sur la mortalité : 1
200 Sud-Africains sont décédés (officiellement) du Covid-19 en
décembre, soit deux fois plus qu’en novembre mais 12 fois moins
qu’en janvier dernier.
Beaucoup de bruit pour rien ?
Et là encore, les données qui nous proviennent d’outre-manche
sont plutôt encourageantes. L’augmentation importante des
contaminations (plus de 180 000 tests positifs par jour) n’a
provoqué qu’un accroissement modéré des hospitalisations. Le nombre
de personnes hospitalisés chaque jour a certes augmenté de 50 %
cette semaine au Royaume-Uni, mais le taux d’hospitalisation est
pour l’instant trois fois inférieur au pic de janvier dernier
(alors que le nombre de contaminations est trois fois plus
important). « Les données les plus solides, publiées par les
Anglais, montrent une baisse de 50 à 70 % des hospitalisations avec
Omicron » commente Olivier Véran.
Moins nombreux, les passages à l’hôpital seraient également
moins graves. « Les hospitalisations seraient aussi plus courtes
et les besoins en oxygénothérapie moins importants » explique
Olivier Véran. Les admissions en soins intensifs n’ont d’ailleurs
pas augmenté au Royaume-Uni et le nombre de décès quotidiens est en
légère baisse depuis environ six semaines.
La question reste toujours la même : la plus faible
dangerosité d’Omicron permettra-t-elle de compenser sa plus forte
contagiosité ?
Pour la première fois depuis le mois de mars, plus de 10 000
personnes infectées par la Covid-19 ont été hospitalisés au
Royaume-Uni en 24h ce mercredi. Et avec déjà plus de 3 500
personnes hospitalisées en soins critiques (essentiellement des
sujets atteints par le variant Delta), les hôpitaux français ne
disposent pas d’une grande marge de manœuvre.
Nicolas Barbet