
Strasbourg, le mardi 22 janvier 2019 - La problématique récurrente des ruptures de stocks et des pénuries médicamenteuses s’invite désormais sur le terrain judiciaire.
Depuis la mi-septembre en France, les spécialités Sinemet* et Sinemet LP** commercialisées par les laboratoires MSD, ainsi que leurs génériques, sont en rupture de stocks. Le réapprovisionnement de ces antiparkinsoniens n’est pas attendu avant mars 2019, en raison de « difficultés de production » liées à la mise aux normes d’une usine.
Dans ce contexte, un retraité de Moreuil, dans la Somme, a déposé début janvier une requête auprès de la Cour Européenne des droits de l'Homme en invoquant l’atteinte à l'accès aux soins dont il estime victime son épouse.
Il est soutenu dans son combat par le comité France Parkinson de la Somme qui souligne : « un malade de Parkinson n'est pas un malade stable. C’est une maladie extrêmement complexe et c’est très compliqué de remplacer un médicament par un médicament générique ». En effet, dans ce cas précis, la patiente est intolérante au Modopar dont l’ANSM recommande la prescription dans l’attente du retour du Sinemet sur le marché.
Soulignons que le 28 décembre 2018, l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) avait infligé une sanction financière de 348 623 euros à la société MSD France, considérant que le Sinemet est un « médicament d'intérêt thérapeutique majeur » (MITM)…mais cette décision n’aura pas permis le retour en officine du Sinemet.
* carbidopa/lévodopa 100 mg/10 mg et 250 mg/25 mg)
** 100 mg/25 mg et 200 mg/50 mg
Xavier Bataille