
Rio, le samedi 17 septembre 2016 – L’édition 2016 des Jeux Paralympiques qui s’achèvera demain a bénéficié en France d’une médiatisation sans précédent grâce à France télévision. Peu à peu, les diffuseurs s’éloignent d’une présentation dramatisée de cette compétition et ne se concentrent plus uniquement sur les handicaps des athlètes pour se focaliser plus certainement sur les enjeux sportifs. Il faut dire que le spectacle est parfois saisissant. Ainsi, les amateurs d’athlétisme auront pu frémir de plaisir cette semaine en visionnant la finale du 1 500 mètres à Rio (dans la catégorie T13, malvoyants). L’Algérien Abdellatif Baka a en effet offert une course palpitante et a décroché le titre olympique en bouclant la course en 3’48’’29. Soit un temps meilleur que celui de l’Américain, Matthew Centrowitz qui il y a quelques semaines décrochait l’or sur le même stade à l’issue du 1 500 mètres olympique.
Un 1 500 mètres particulièrement lent !
Abdellatif Baka n’est pas le seul à avoir dépassé les temps du champion olympique. Dans un mouchoir de poche, ses concurrents éthiopiens et kenyans, ainsi que son frère jumeau (quatrième de la course) ont également affiché des chronomètres inférieurs au 3’50’00 de Matthew Centrowitz. Cette performance s’explique par des raisons tactiques. Dans une course comme le 1 500 mètres, la vitesse n’est pas toujours la seule explication de la victoire. Cette année aux JO, les rivalités entre les favoris ont permis à l’Américain de s’imposer avec l’un des temps les plus mauvais de l’histoire des Jeux Olympiques sur la distance. Depuis 1932, on n’avait pas fait pire !
Valide et handicapé : une frontière ténue
Cette spécificité du 1 500 mètres n’enlève rien à la qualité du spectacle offert par les athlètes paralympiques et notamment par Abellatif Baka. Sa victoire rappelle d’ailleurs que de nombreux athlètes handicapés ont réussi à défier des sportifs valides (à l’occasion de divers championnats nationaux et internationaux). Ainsi, le très célèbre Oscar Pistorius amputé des deux jambe aux JO de Londres de 2012. Cette année la pongiste polonaise Natalia Partyka est l’une des rares athlètes à avoir participé parallèlement aux Jeux Olympiques et Paralympiques. Le suisse Philippe Horner en tir à l’arc a de son côté régulièrement concouru auprès de valides. En France, Arnaud Assoumani qui a décroché à Rio une médaille de bronze en saut en longueur aux Jeux Paralympiques a déjà réussi un saut de 7,80 mètres en indoor, soit une performance semblable aux vingt meilleurs athlètes concourant aux Jeux Olympiques de Londres dans cette discipline.
Aurélie Haroche