Paris, le samedi 25 janvier 2021 – Il y a plus de dix ans, l’Etude
nationale sur les événements indésirables graves associés aux soins
estimait que les erreurs médicamenteuses étaient à l’origine d’un
évènement indésirable grave (EIG) toutes les 2000 journées
d’hospitalisation, soit 50 000 EIG par an. Certains estiment par
ailleurs que 10 à 12 000 décès seraient liés chaque année aux
erreurs médicamenteuses et responsables de 10 % des
hospitalisations du sujet âgé. Or, une grande partie de ces erreurs
est sans conteste évitable.
Détection automatique des interactions et des
contre-indications
Pour faire face au défi de la iatrogénie médicamenteuse rendue de
plus en plus prégnante avec l’élargissement constant de la
pharmacopée, le vieillissement de la population et la
multiplication des patients âgés polymédiqués, la conciliation
pharmaceutique est une démarche essentielle. Elle est cependant
chronophage et souffre d’un déficit d’effectifs. Aussi, des outils
numériques ont été déployés pour faciliter le travail des
praticiens.
C’est pourquoi l’entreprise Synapse a été fondée à la fin de
l’année 2017. Elle propose un outil intelligent de détection des «
anomalies » éventuelles, dont l’objectif est de constamment
s’adapter non seulement aux données les plus récentes de la
littérature scientifique et des agences de régulation, mais aussi
aux pratiques personnelles de chaque professionnel de santé.
L’utilisation du système (accessible depuis mars 2019 à tous les
médecins et pharmaciens pour en moyenne 29,90 euros par mois) donne
accès à deux types de réponse, l’une synthétique, l’autre
détaillée. « Le système reconnaît les noms des médicaments et
analyse l'ordonnance, détectant automatiquement les interactions
entre les molécules, les contre-indications, les effets
secondaires... et liste les liens vers les publications
scientifiques correspondantes. L'étape suivante sera de proposer
automatiquement des alternatives pour améliorer le traitement ou
réduire les risques. Mais dans tous les cas, ce sera toujours au
médecin de prendre la décision » expliquait le docteur Clément
Goehrs, l’un des initiateurs du système.
Un partenariat privilégié
Depuis, ce système a connu un parcours impressionnant, avec
notamment des partenariats signés avec les CHU de Bordeaux et
Rennes, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale
(INSERM) et l’Hôpital Georges Pompidou. Il y a quelques mois, une
étape supplémentaire a été franchie, avec la création d’une
plateforme spécifique à l’Assistance publique – hôpitaux de Paris,
qui repose sur la base de données concernant les médicaments
Thériaque mais qui utilise le même fonctionnement que Synapse. «
La démarche de conciliation médicamenteuse est une mesure
concrète pour garantir la sécurité du parcours de soins du patient.
Le rôle de Synapse Medicine dans ce partenariat est de faciliter
les pratiques quotidiennes des professionnels de santé grâce au
développement d’une plateforme personnalisée aux besoins des
services de l’AP-HP » avait expliqué le docteur Clément Goehrs
au moment de l’annonce du lancement du programme. Pharmacien
hospitalier au sein de l’AP-HP, Thierry Le Marec, se félicitait
pour sa part : « Nous avons trouvé en Synapse une équipe
dynamique, compétente et fiable avec laquelle nous avons pu
développer en un temps record une conciliation digitalisée et
orientée utilisateur. Le processus de conciliation médicamenteuse
requiert souvent beaucoup de temps pour la saisie et
l’interprétation des traitements du patient. Ces processus sont
traditionnellement réalisés sur papier ou sur des tableurs Excel
avec les erreurs que cela peut apporter ». Des erreurs
largement évitées grâce à Synapse.
2 remarques : - je ne connais pas Synapse, j'utilise E- M... qui me signale les contradictions de mes ordonnances : c'est une horreur, on ne peut pas - pour des raisons réglementaires dans ces logiciels d'aide à la prescription- le désactiver, et la 2eme version m'a affiché encore plus d'alertes que la première ; cette machine a pris les indications du Vidal° et les croise, que ce soit important ou non. On peut bloquer l'affichage d'alertes de bas niveau, mais c'est tout. Le résultat est que je ne regarde PLUS ces messages qui illuminent mes ordonnances, vérification faite mes collègues font de même. Donc la machine censée m'aider n'est qu'un boulet.
- la conciliation c'est mettre tout le monde d'accord : si je ne veux pas prescrire un anticoagulant mais que le chirurgien en veut un, que va faire le patient (il a ses 2 ordonnances en poche ...) ? Il va demander à son médecin traitant, qui va donner ou pas un avis ...On n'en sort plus, nous serions censés nous assoir tous autour d'une table, nous mettre d'accord et donner le fruit de notre consensus au patient, lequel observera correctement la prescription dans 50 % des cas ... En pratique, les désaccords sont rares. Notre travail de tous les jours est de faire du ménage dans les ordonnances empilées, mais en cas de désaccord je parie que le patient écoutera celui qui crie le plus fort ou qui lui a parlé en dernier. Donc, concilier des ego est une chimère, parlons plutôt de police de la prescription.
Ceci posé, je ne désespère pas qu'un système intelligent m'épaule, Synapse semble faire le bonheur de ses utilisateurs.