
Des études prospectives ont montré qu’après un premier épisode
de bronchiolite, le type de virus et les antécédents familiaux
étaient deux éléments déterminants du risque d’asthme. Il est ainsi
apparu que le virus respiratoire syncytial (VRS) est associé à des
formes plus sévères de bronchiolite et à des épisodes récurrents de
wheezing pendant la première année de vie, alors que le rhinovirus
est associé à un risque d’asthme à long terme, dans un contexte
d’atopie. Ces données sont issues de cohortes d’enfants
hospitalisés, présentant des formes graves de bronchiolites. C’est
pourquoi une étude récente retient particulièrement
l’intérêt.
Risque plus marqué en cas de bronchiolite à rhinovirus, pour les garçons et dans les familles d’atopiques
Parmi ces 68 enfants, 22 % sont asthmatiques à l’âge de 7 ans (15 enfants sur 68, dont 13 garçons), taux comparable à celui qui est retrouvé dans d’autres études réalisées sur des cohortes d’enfants hospitalisés pour bronchiolite aiguë. Douze d’entre eux étaient asthmatiques dès l’âge de 3 ans. Les principaux facteurs de risque sont le fait d’être un garçon, des antécédents familiaux d’allergie et des antécédents d’infection à rhinovirus, isolée ou associée à une infection par le VRS. En revanche, la sévérité de la bronchiolite initiale n’est pas corrélée au risque d’asthme. Dans la cohorte, 7 enfants asthmatiques (14,7 %) présentent une sensibilisation aux aéroallergènes, avec un risque corrélé aux antécédents familiaux d’atopie. D’un point de vue biologique, il apparaît que le taux d’éosinophiles est significativement plus élevé chez les enfants asthmatiques, à l’âge de 3 ans et de 7 ans.Pour les auteurs, cette étude indique que tous les enfants, mais particulièrement les garçons, qui présentent une bronchiolite aiguë à rhinovirus et appartenant à une famille d’atopiques, doivent faire l’objet d’une surveillance attentive, justifiée par le risque d’apparition d’un asthme à l’âge scolaire et de complications bronchiques à distance.
Dr Roseline Péluchon