Ukraine : toujours l’imbroglio sur les couloirs humanitaires

Paris, le mardi 8 mars 2022 – Une partie des Ukrainiens pourraient bénéficier de quelques heures de répit. Après les échecs répétés de la mise en place de couloirs humanitaires, le Kremlin a annoncé, hier soir, des cessez-le-feu locaux dans plusieurs villes ukrainiennes à partir de 8 heures mardi pour permettre l'évacuation de civils. « La Fédération de Russie annonce un cessez-le-feu à partir de 10 heures, heure de Moscou [8 heures, heure française] le 8 mars » pour l'évacuation des civils en provenance de Kiev, ainsi que des villes de Soumy, Kharkiv, Tchernihiv et Marioupol, a ainsi fait savoir le ministre russe de la défense.

Selon Moscou, des nouveaux itinéraires d’évacuation ont été communiqués aux autorités ukrainiennes, afin qu’elles puissent donner leur accord avant 0 h GMT dans la nuit de lundi à mardi, mais le pouvoir ukrainien ne semble pas avoir réagi et la cartographie de ces corridors n’a pas été communiquée. 

Quoi qu’il en soit, ce matin, des civils ont commencé à être évacués de la ville de Soumy (proche de la frontière avec la Biélorussie) vers Poltava, ville ukrainienne plus au sud. 

Ainsi, à 10 heures, heure locale, des dizaines de bus avaient déjà quitté Soumy en direction de la ville de Lokhvytsia, à 150 kilomètres au sud-ouest, a annoncé le chef par intérim de l’administration régionale de Poltava Dmytro Lounin. Mais selon la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, « le côté russe prévoit de perturber ce corridor », et les civils risquent d’être obligés de « prendre un autre itinéraire, qui n’est pas coordonné [avec les Ukrainiens] et dangereux ».

Dominik Stillhart, directeur des opérations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) explique à la BBC « le défi est d'amener les deux parties à un accord qui soit concret, exploitable et précis ». Or, dans l'histoire, on a vu assez peu de couloirs humanitaires tenir durablement dans de bonnes conditions de sécurité.

L’appel fraternel des syndicats et de l’Ordre

Dans ce contexte, les médecins français s’engagent.

Dans une belle unanimité syndicale, les 6 syndicats représentatifs de médecins libéraux affirment : « leur solidarité aux soignants ukrainiens qui exercent leur métier dans des conditions terriblement difficiles en ces temps de guerre (…) et appellent les belligérants à respecter l’ensemble des soignants ainsi que les structures hospitalières ».

Ils se déclarent également prêts « à apporter leurs soins gratuitement aux réfugiés ukrainiens et à leurs familles » et qu’ils « se mobiliseront pour collecter et apporter médicaments et matériel médical en soutien aux populations ukrainiennes sur le territoire Ukrainien ».

Vendredi, c’était l'Ordre qui avait exprimé « sa solidarité avec le peuple ukrainien » et rappelé « le nécessaire respect de la neutralité médicale sur les terrains d’affrontement » pour permettre l’accès aux soins « à toutes les victimes, civiles ou militaires ».

Pour soutenir la communauté médicale ukrainienne, le Conseil national de l’Ordre des médecins, en coordination avec le Comité permanent des médecins européens (CPME), le Forum européen des associations de médecins (EFMA) et de l’Association médicale mondiale (AMM), a décidé d’une donation de 150 000 euros (gérée par l’AMM) aux Ordres des médecins polonais et slovaques, avec qui le CNOM a pris contact. L’AMM sera également « le point de contact de la communauté médicale internationale pour répondre à la demande en moyens matériels nécessaires à la poursuite de l’activité médicale en Ukraine et à l’aide médicale pour les réfugiés ukrainiens ». Par ailleurs, le CNOM se mobilisera en France pour venir en aide à « tous nos collègues exerçant sur le territoire ukrainien et leur famille, qui choisiraient notre pays comme destination pour leur départ d’Ukraine ».

Xavier Bataille

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