
Paris, le mercredi 9 décembre 2015 – Pourtant il y avait bien ce communiqué offusqué de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) se déclarant « scandalisée par le déroulé des épreuves blanches » des épreuves classantes nationales informatisées (ECNi). Pourtant, il y avait bien dans la presse et sur les réseaux sociaux les témoignages agacés et ironiques de dizaine d’étudiants en sixième année de médecine se désolant de la tournure prise par le test réalisé par le Centre national de gestion (CNG). A la lecture du communiqué publié hier par ce dernier, on pourrait croire que ces différents signes n’étaient que des leurres.
Vous avez dit fiasco ? Le CNG répond système performant , adapté et satisfaisant
Après deux jours d’épreuves ayant mobilisé 7 798 candidats (sur 8 279 étudiants inscrits) et qui se sont soldés lundi par une suspension après cinq minutes et hier par une interruption après une demi-heure, le CNG tire un « premier bilan ». Et celui-ci n’est à n’en pas douter positif. D’abord, « le réseau universitaire RENATER (…) et les centres d’épreuves (…) se sont révélés très opérationnels et bien adaptés ». Même optimisme en ce qui concerne « le transfert sur l’application ECNI du CNG des sujets élaborés » qui a été qualifié de « performant », tandis que le « téléchargement (…) des sujets d’épreuves sur la tablette des candidats » est considéré comme « globalement satisfaisant ». Il semble que cette appréciation ne soit pas amoindrie par le fait que lundi, un grand nombre d’étudiants ne voyaient nullement s’afficher lesdits sujets. Concernant la puissance des serveurs, mis en cause par l’ensemble des observateurs et probablement à l’origine du fiasco des deux derniers jours, un discours si laudatif semble difficile. Néanmoins, le CNG remarque que « La monté en charge des serveurs réalisés ce jour (…) a permis de mieux apprécier le calibrage de la puissance nécessaire ». Enfin, si le centre reconnaît des « dysfonctionnements », ce n’est que pour mieux affirmer qu’ils ont été dûment « recensés » et qu’ils seront « corrigés ». Ouf.
Des excuses attendues
Le communiqué est loin des attentes des étudiants, dont beaucoup espéraient des excuses de la part du CNG pour le temps perdu durant ces deux jours d’épreuves et alors que les inquiétudes sont grandes concernant l’exercice de lecture critique d’article prévu aujourd’hui. Sans évoquer les troubles éventuels, le CNG se contente de « remercier » les étudiants pour leur participation et admet en filigrane que le test était d’abord destiné aux organisateurs techniques avant d’avoir une visée pédagogique.
Face à un tel déni de la colère des étudiants, et alors que ces derniers pourraient accepter de moins bonne grâce de prendre part aux prochains tests (prévus en mars), les explications des autorités de tutelle sont plus qu’attendues.
Aurélie Haroche