
Un des principaux objectifs de la rééducation en post-AVC est
d'améliorer la marche, et en particulier le schéma de marche. Les
déficits sensori-moteurs qui subsistent chez un patient
hémiparétique entrainent fréquemment un pas plégique soit plus long
soit plus court, générant une asymétrie
spatio-temporelle.
Plusieurs outils ont pu être proposés dans la littérature
scientifique pour pallier cette différence de longueur de pas : le
feedback visuel ou auditif, la SEF (stimulation électrique
fonctionnelle, notamment sur les releveurs pour aider au passage du
pas), ou encore le tapis de marche à 2 voies. Pour celui-ci, lors
de l'entraînement, les 2 pistes (respectivement une pour chaque
pied) du tapis de marche utilisé peuvent se déplacer de manière
synchrone à des vitesses identiques, ou décalée à des vitesses
différentes. Une revue systématique a tenté de faire le point sur
les divers protocoles utilisant cette technique et d’évaluer son
efficacité sur l’amélioration de l’asymétrie de longueur des pas
pendant et après l'entraînement.
Vingt et une études ont été évaluées et incluses dans la
méta-analyse, sachant qu’elles présentaient un score STROBE
(Strengthening the Reporting of Observational Studies in
Epidemiology) moyen de 16,2 ± 2,5. Tous les entraînements
commençaient par une phase d’échauffement synchrone, suivie par un
entraînement à vitesses décalées, puis une phase de récupération
synchrone.
Placer le membre inférieur avec le pas le plus court sur la piste la plus rapide…
En ce qui concerne les stratégies de rééducation, un tiers des
études a placé le membre inférieur avec le pas le plus court sur le
côté le plus rapide sans prendre en compte la latéralité de
l’hémiplégie. Les deux tiers restants ont déterminé le placement
des membres en fonction de l’hémiplégie du participant : 7 études
ont placé les patients avec leur jambe non-parétique côté rapide,
les 7 autres études ont fait 2 sessions différentes dans les 2
conditions (jambe parétique côté lent puis côté rapide).
A l’analyse des multiples résultats, des effets importants et
significatifs ont été trouvés avec l'entraînement après une seule
séance (g = 1,04, p< 0,01), ou avec plusieurs séances (g =
-0,70, p= 0,01). Pourtant, les effets combinés de l’asymétrie de la
longueur des pas entre la ligne de base et l'adaptation tardive
n'étaient pas significatifs (g = 0,060, p= 0,701).
Anne-Céline Rigaud