
Paris, le lundi 23 janvier 2017 – La défiance croissante d’une partie des Français face à la vaccination a conduit à la réalisation d’enquêtes sur ces praticiens qui acceptent de délivrer des faux certificats de vaccination. Il est ainsi apparu que quelques échanges sur internet permettent de se procurer les coordonnées de médecins qui n’hésitent pas à apposer leur tampon sur un carnet de santé sans avoir pratiqué l’injection. Cependant, ces praticiens ne font que rarement l’objet de poursuites par les instances ordinales, en l’absence de signalements directs (notamment parce qu’ils sont souvent très activement soutenus par leurs patients). Néanmoins, depuis quelques années, la vigilance est accrue parmi ceux qui souhaitent défendre l’importance de la vaccination et quelques cas ont pu être révélés et des sanctions prononcés.
Une argumentation peu solide
Ainsi, le Conseil national de l’Ordre des médecins vient de confirmer sa décision de radiation à vie d’un médecin généraliste d’Annecy. L’affaire avait été mise à jour par un père de famille qui récemment divorcé redoutait que les vaccinations inscrites sur le carnet de santé de sa fille n’aient pas été réellement effectuées, en raison des convictions très hostiles à la vaccination de la mère de l’enfant. Des sérologies réalisées en août 2013 pour le tétanos, la poliomyélite, la diphtérie et la coqueluche avaient confirmé l’absence d’anticorps.
Après la plainte du père contre le médecin généraliste ayant signé le carnet de santé, une enquête avait mis en évidence plusieurs faits confondants : d’abord une erreur sur le numéro de lot (qui correspondait à un vaccin adulte contre les diphtérie/tétanos/polio et non au vaccin Pentavac prétendument administré) et par ailleurs le fait que le médecin choisi par la mère consultait à Lyon, quand la famille vivait à Annecy.
Les arguments avancés par le praticien pour se justifier n’ont pas su convaincre. Il avait affirmé que l’administration d’une dose homéopathique du vaccin pour adulte après le Pentavac pour atténuer la douleur avait pu empêcher la séroconversion et suggéré que la mère l’avait choisie pour pouvoir vacciner son enfant sans que ses proches n’en soient avertis. Les médecins du conseil de l’Ordre ont cependant préféré s’en tenir aux résultats sérologiques (et notamment au fait qu’après une administration du vaccin à l’automne 2013, les anticorps étaient parfaitement détectables) pour prononcer la radiation à vie du praticien, qui sera effective à partir du 1er février.
Léa Crébat