
Le rugby est joué dans plus de 120 pays et serait le
9e sport le plus populaire au monde. Il se
caractérise par la rapidité, l’agilité et la puissance des joueurs.
Et aussi par un large éventail de blessures.
Les lésions concernent surtout les membres inférieurs :
articulations du genou (déchirures des ligaments internes ou des
croisés) ou de la cheville (entorse), masse musculaire (contusion,
déchirures). Viennent ensuite les atteintes des membres supérieurs,
comme l’épaule (luxation), le poignet (fracture du scaphoïde) ou
les doigts (luxation). Enfin, les blessures de la tête, du cou et
de la face peuvent être redoutables, notamment les commotions
cérébrales, pour lesquelles un protocole de prise en charge au bord
du stade a été spécialement élaboré.
Jusqu’à présent, peu d’études se sont intéressées aux lésions
maxillo-faciales.
Une équipe multicentrique de chirurgiens issus de
Pennsylvanie, Texas et Arizona a voulu en savoir plus. Surprise :
aux États-Unis, on ne se préoccupe pas que de football
américain !
Ils ont interrogé une base de données publique : la
National Electronic Injury Surveillance System (NEISS). Elle
rassemble les données d’une centaine de services d’urgence et
fournit des informations démographiques, des détails sur les
blessures, ainsi qu’un résumé concernant les évènements à leur
origine.
Sur une période de 10 ans, ils ont retrouvé 507 joueurs de
rugby adultes atteints d’une blessure maxillo-faciale.
C’est-à-dire, selon leur estimation à l’échelle américaine, une
moyenne de 1 895 blessures par an. Les blessés étaient surtout des
hommes (82 %), plutôt jeunes (24,5 ans en moyenne).
Les lésions étaient surtout faciales, concernant la paupière,
le contour des yeux et le nez (59,4 %). Les atteintes de la tête
venaient en seconde position (30,4 %). Dans la moitié des cas, il
s’agissait de plaies et lacérations (50,5 %). Le reste était
composé de commotions (24,3 %), fractures (17,2 %), contusions (7,3
%) et atteintes dentaires (0,8 %). La majorité a été jugée peu
grave, puisque seul 1,2 % des blessés a été hospitalisé.
Parmi les fractures, la plus fréquente était celle du nez
(58,6 %), puis le massif facial (32,2 %) et la mandibule (6,9
%).
Pour intéressante qu’elle soit, cette étude étant
rétrospective, aucune donnée n’a pu être recueillie sur la
prévalence des lésions en fonction de l’exposition des joueurs
(pour 1 000 heures de pratique, par exemple), ni sur l’influence du
port de protections, ni sur le niveau des joueurs.
Dr Patrick Laure