
Il existe peu de données épidémiologiques sur la sclérose latérale amyotrophique (SLA) en France. D’où l’intérêt des informations provenant du registre créé il y a près de 15 ans par une équipe limousine. Dénommée FRALim, cette base de données, dans laquelle sont colligés de façon continue tous les cas incidents de SLA, couvre les régions du Limousin, du Languedoc-Roussillon et plusieurs départements de la région Rhône-Alpes. Son objectif principal est d’évaluer l’incidence de cette maladie neurodégénérative dans une région d’Europe à la population vieillissante.
Sur une période de 12 ans (2001-2011), 279 cas incidents de SLA ont été répertoriés. Ce qui correspond à une incidence brute de 3,19 pour 100 000 personnes-années de suivi (intervalle de confiance 95 % IC95 : 2,81-3,56). Le taux d’incidence standardisée dans la population européenne est un peu plus faible, de 2,58/100 000 personnes-années de suivi (IC95 : 2,27-2,89). La SLA débute en moyenne à l’âge de 70,8 ans et se caractérise par un sexe ratio global de 1,3, mais avec des différences selon les tranches d’âge. Le rapport nombre d’hommes/nombre de femmes est plus élevé chez les sujets les plus âgés (1,7 entre 65 et 75 ans et 1,9 au-delà) et plus faible chez les moins de 65 ans (1,1).
Les auteurs de cette étude soulignent la bonne exhaustivité du registre FRALim, évaluée à 98,4 % par la méthode de capture-recapture (IC95 :95,6-99,4), et précisent qu’il a permis, pour la première fois en France, une surveillance précise de la SLA sur une longue période. Il apparaît que l’incidence de la SLA dans notre pays se situe dans la fourchette haute de celle observée dans les pays occidentaux.
Dr Catherine Faber