Pour traiter la dépression, il n’y a pas mieux que les antidépresseurs !

Les anti-dépresseurs de seconde génération (inhibiteurs de recapture de la sérotonine ou inhibiteurs de recapture de la sérotonine et noradrénaline) sont préconisés en première ligne du traitement des troubles dépressifs majeurs. Un certain nombre de patients préfèrent toutefois des options thérapeutiques non pharmacologiques. La crainte des effets indésirables ou celle du risque d’addiction sont parmi les motifs les plus fréquents des réticences des patients vis à vis des traitements pharmacologiques.

Les traitements « alternatifs » sont nombreux, mais sont-ils réellement efficaces ? Représentent-ils une alternative sérieuse aux traitements pharmacologiques ? Pour répondre à ces questions, une équipe internationale a réalisé une revue systématique des essais randomisés réalisés chez des adultes, à la phase aiguë d’une dépression sévère.

Il en ressort que les seuls traitements prouvant leur efficacité à la phase aiguë d’une dépression sont les antidépresseurs de deuxième génération. Cet effet, s’il est modeste, est statistiquement significatif (différence moyenne standardisée – 0,35 ; intervalle de confiance à 95 %, IC, – 0,31 à – 0,38). Une ombre au tableau toutefois : les antidépresseurs sont à l’origine d’un taux élevé d’effets indésirables par rapport au placebo (risque relatif 1,88 ; IC 1,00 à 3,28).

Seule autre option « valable », la thérapie cognitivo-comportementale

Les auteurs ont ensuite examiné l’efficacité des autres options thérapeutiques, dont plusieurs types de prises en charge psychologiques, des thérapies complémentaires et alternatives (phytothérapie, acupuncture, médecine chinoise, etc.) et l’exercice physique. Les résultats sont édifiants, puisque seule la thérapie cognitivo-comportementale assure un taux de réponse positive sensiblement équivalent à celui des antidépresseurs de deuxième génération (45,5 % vs 44,2 %). Pour toutes les autres options, le résultat est, soit non concluant, soit leur évaluation est méthodologiquement critiquable.

Les auteurs déplorent aussi le manque d’informations contenues dans les essais concernant les effets indésirables des traitements alternatifs et recommandent aux praticiens de se limiter, dans leurs prescriptions, aux méthodes ayant fait la preuve de leur efficacité.

Dr Roseline Péluchon

Références
Gartlehner G. et coll. : Pharmacological and non pharmacological treatments for major depressive disorder: review of systematic reviews.
BMJ Open 2017;7:e014912

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Vos réactions (5)

  • Pub !

    Le 25 juin 2017

    Cette publication, purement promotionnelle, traduit le souci des producteurs d'antidépresseurs de défendre leur marché. Le fait que leurs produits soient sans utilité thérapeutique devenant de plus en plus largement connu.
    La méthode très discutable utilisée dans cette revue générale ne démontre rien.
    La question essentielle, qui était de savoir si des "thérapeutiques alternatives" peuvent être utiles, n'est pas résolue du fait de l'absence d'études solides en la matière et notamment d'essais comparatifs de grande ampleur.

    Seules les TCC ont fait l'objet d'essais suffisamment démonstratifs pour mettre en évidence qu'on n'a pas besoin de médicaments antidépresseurs pour obtenir un résultat significatif.
    Toutes choses bien connues maintenant, et de longue date.
    Franchement, le titre journalistique de cette recension est totalement injustifié et bien trop commercial pour être honnête.

    Dr PR

  • Cher Docteur "PR"...

    Le 25 juin 2017

    Votre intervention à vous, n'a aucune autre finalité que promouvoir la TCC !...
    Qui dit mieux ?...
    Vous ne signez même pas en votre nom ; en auriez-vous honte ?

    Enfin, j'attire tout de même votre attention sur les 11 000 personnes décédées par suicide par an, en France : que proposeriez-vous (en votre nom) ?...

    Pour ma part, je prescris des ATD et, je prends du temps pour expliciter à mes patients les risques, contre-indications et effets secondaires liés à mes prescriptions ; et vous ?
    Mais surtout, je prends du temps pour exercer mon métier, avec bac plus 15...

    Dr Frédéric Lascoutounax

  • Pourquoi ce titre ?

    Le 26 juin 2017

    Complètement d'accord avec mon confrère.
    Pourquoi ce titre, quand l'article réaffirme ce que nous savions déjà : l'efficacité des TCC vs IRS.
    L'article aurait donc pu aussi bien être titré "Il n'y a pas mieux que les TCC...".
    TCC qui ont par ailleurs une efficacité dans la prévention de la rechute...

    Dr Etienne Grosdidier

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