Le vaccin Covid-19 de Sanofi débarque (enfin) en France

Paris, le jeudi 8 décembre 2022 – La Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu un avis favorable à l’utilisation du vaccin du laboratoire Sanofi pour la vaccination de rappel contre la Covid-19.

Après deux ans d’attente, il sera bientôt possible de se faire vacciner français ! Dans un avis rendu ce jeudi, la Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu un avis favorable à l’utilisation du vaccin développé par le laboratoire français Sanofi en partenariat avec la firme britannique GlaxoSmithKline (GSK). Ce vaccin, basé sur la technologie de la protéine recombinante et administré par voie intramusculaire, avait reçu un avis favorable pour son utilisation dans l’Union Européenne de la part de la Commission Européenne le 10 novembre dernier.

Le vaccin de Sanofi pourra être utilisé comme dose de rappel pour les personnes ayant déjà accompli leur schéma vaccinal initial. Cependant, la HAS considère que ce vaccin ne doit être utilisé qu’en seconde intention, en cas de contre-indication à l’utilisation des vaccins ARNm ou de réticence du patient à l’égard de ces derniers. La priorité est donc toujours donnée aux produits bivalents à ARNm développés par les laboratoires américains Pfizer et Moderna et spécialement adaptés aux variants Omicron.

Un parcours du combattant de deux ans


La HAS dit être en attente de données cliniques supplémentaires qui suggéreraient que le vaccin de Sanofi est au moins aussi efficace que ceux à ARNm contre le variant BA5, actuellement majoritaire en France. Si cela se confirmait, le vaccin de Sanofi pourrait être « positionné dans la stratégie vaccinale de rappel au même niveau que les vaccins à ARNm bivalents ».   

Certains s’étaient émus que le pays de Pasteur ne soit pas parvenu à développer un vaccin contre la Covid-19. Le laboratoire Sanofi a commencé à plancher sur un vaccin dès le début de la pandémie, tout comme ses concurrents, mais a ensuite multiplié les errements. En décembre 2020, une erreur de dosage lors des essais cliniques avait contraint la firme à repartir de zéro. Un an plus tard, les essais cliniques avaient dû de nouveau être reportés, au vu de la difficulté à trouver des individus jamais vaccinés volontaires pour un tel test. En parallèle, Sanofi avait tenté de développer un vaccin à ARNm avant d’abonner ce projet en septembre 2021, considérant qu’il n’était plus possible de concurrencer les firmes américaines sur ce terrain-là.

Les décisions de la Commission Européenne il y a un mois et de la HAS ce jeudi mettent donc fin à un parcours du combattant de deux ans pour le géant pharmaceutique français. Le laboratoire aura cependant bien du mal à trouver sa place, les vaccins de Moderna et Pfizer étant désormais ultra-majoritaires sur le marché.

La vaccination de rappel au point mort


Par ailleurs, la HAS a également autorisé ce jeudi l’utilisation du vaccin à protéine recombinante du laboratoire américain Novavax, déjà utilisé en primo-vaccination, pour la vaccination de rappel. Là encore cependant, il ne s’agit que d’une utilisation en seconde injection, la priorité étant donnée à l’utilisation des vaccins bivalents à ARNm. Enfin, la HAS a rendu un avis défavorable à l’utilisation en primo-vaccination du vaccin à virus inactivé du laboratoire franco-autrichien Valneva, indiquant que son efficacité contre les variants Omicron actuellement en circulation n’était pas prouvée.

Ces nouvelles recommandations interviennent alors que la France fait face à une 9ème vague épidémique de Covid-19 (doublement des contaminations quotidiennes en trois semaines) et que la campagne de vaccination de rappel contre la Covid-19 bat de l’aile : seulement 23 % des plus de 80 ans et 38 % des 60-79 ans sont à jours de leur rappel.

Grégoire Griffard

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Vos réactions (2)

  • Tout ça pour ça

    Le 09 décembre 2022

    Restera à trouver à qui s'adresse cette niche recombinante "Sanofi" ... 2 ans après la publication des 2 randomisations pivots Pfizer (en ligne 16/12/2020)* puis Moderna (en ligne 30/12/2020)**. Deux ans après n millions de doses en vie réelle et les n publications attenantes chez l'adulte puis l'enfant, la femme enceinte. Deux après la ré-analyse post-hoc*** de leur tolérance dans les 2 travaux princeps.
    Restera donc à évaluer en vie réelle tolérance et efficacité de ce plan C franco-britannique à l'heure des ARNm enfin bivalents. Sans oublier le fameux " long terme " que personne ne sait définir.
    Une satisfaction pour les quelques pourfendeurs de thérapie génique ou les quelques intolérants aux plans A ou B, vrais ou supposés.
    Un regret : le plouf des alternatives intra-nasales ou buccales. L'actualité semble stagner à
    son efficacité en rappel chez la souris****. Aucune donnée clinique publiée en septembre 2022

    *Polack FP et coll . Safety and Efficacy of the BNT162b2 mRNA Covid-19 Vaccine. N Engl J Med. 2020 Dec 31;383(27):2603-2615. doi:10.1056/NEJMoa2034577
    ** Baden LR et coll . Efficacy and Safety of the mRNA-1273 SARS-CoV-2 Vaccine. N Engl J Med. 2021 Feb 4;384(5):403-416 doi: 10.1056/NEJMoa2035389
    ***Fraiman J et coll . Serious adverse events of special interest following mRNA COVID-19 vaccination in randomized trials in adults. Vaccine. 2022 Sep 22;40(40):5798-5805.
    doi: 10.1016/j.vaccine.2022.08.036
    **** Vesin B et coll. An intranasal lentiviral booster reinforces the waning mRNA vaccine-induced SARS-CoV-2 immunity that it targets to lung mucosa. Mol Ther. 2022 Sep 7;30(9): 2984-2997. doi:10.1016/j.ymthe.2022.04.016

    Dr JP Bonnet

  • Vaccin Sanofi

    Le 11 décembre 2022

    Je travail au service des maladies internes et immunologie clinique. Actuellement, je suis persuadé, que vacciner, surtout avec mRNA, n´est pas indispensable. Omicron, qui est lui-même vaccine, est dangereux au "promille". Il n´y a pas de nouveau variant de SARS-CoV-2. J´ai vu seulement trois fois une pneumonie au cours de l´infection d´Omicron et dans ces cas molnupiravir /Lagevrio ou ritonavir /Paxlovid marchent bien. En plus, nous avons Novavax a surtout Valneva pour la situation de nouveau variant de SARS-CoV-2. Les réaction sur mRNA sont accompagnées à 30 % après troisième vaccination par des réactions graves de l´auto-immunité, la quatrième (voir Israël) encore dans plus des cas.

    Dr Jaroslav Svoboda, Université Charles a Prague.

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