Négociations conventionnelles : les syndicats toujours critiques

Paris, le mardi 21 juin 2016 – Les syndicats représentant les médecins libéraux et l’Assurance maladie se retrouvent aujourd’hui pour une nouvelle séance de discussions dans le cadre des négociations conventionnelles. Le sujet du jour est complexe et potentiellement ardu puisqu’il porte sur la revalorisation des actes techniques. Alors que les attentes des spécialistes en la matière sont très importantes, la déception pourrait être rendez-vous. Les marges de manœuvre de l’Assurance maladie seront en effet probablement très restreintes, en particulier après les annonces des semaines précédentes concernant la revalorisation du C, la création de quatre tarifs échelonnés de consultation ou encore la semaine dernière la mise en place d’un forfait structure qui pourrait atteindre 1 700 euros par an.

Trompe l’œil

Les syndicats pourraient se montrer d’autant plus critiques qu’ils sont loin d’avoir été totalement convaincus par les propositions de l’Assurance maladie. Si plusieurs d’entre elles semblent être des réponses à certaines des revendications défendues par l’ensemble des syndicats, en ce qui concerne notamment la création d’un forfait structure ou l’établissement de quatre niveaux de consultation, les organisations redoutent un trompe l’œil. Ils considèrent ainsi que les chiffres avancés sont largement insuffisants pour répondre aux besoins de la médecine libérale et que d’une manière générale les suggestions de l’Assurance maladie ne reflètent pas une juste compréhension des difficultés de la médecine de ville.

Les enjeux de la discussion pas parfaitement cernés par l’Assurance maladie

La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et la Fédération des médecins de France (FMF) se montrent les plus déterminées à obtenir des engagements plus importants de l’Assurance maladie. Dans un de ses récents communiqués, la CSMF considère ainsi que « le gouvernement et la CNAM sont très loin de répondre aux nécessités en matière de santé dans notre pays aujourd’hui : évolution de la prise en charge des patients, retard pris dans la valorisation de la médecine libérale et mutation de son exercice qu’il faut d’ores et déjà intégrer. Le gouvernement ignore le malaise profond de la médecine libérale, avec disparition progressive de certaines spécialités, négligeant ainsi les besoins de la population et le libre choix du patient » affirme-t-elle. Aussi, en l’absence d’une évolution des discussions, la CSMF n’exclut pas un retrait des négociations.

Les regrets de la FMF font écho à ceux de la CSMF, concernant l’absence de juste évaluation des attentes de la médecine libérale et de la nécessité d’un profond revirement. Ainsi, on le voit, les quatre séances encore aujourd’hui au programme ne seront pas trop nombreuses pour parvenir à un accord et le patron de l’Assurance maladie estime dores et déjà que deux rencontres supplémentaires pourraient être nécessaires.

L’UFML en embuscade

Enfin, parallèlement à cette bataille des syndicats, d’autres organisations continuent à se montrer très pessimistes quant à l’utilité de ces négociations. Cette certitude de l’échec a ainsi été exprimée le 11 juin dernier lors de la rencontre organisée par l’Union française pour une médecine libérale qui a permis de réunir 150 professionnels de santé, pareillement inquiets pour la médecine de proximité, scandalisés par le mépris du gouvernement et déterminés à agir.

Aurélie Haroche

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