
Paris, le lundi 27 juin 2016 – Les semaines passées ont été marquées par un durcissement des négociations conventionnelles. Tous les syndicats ont manifesté, plus ou moins frontalement, leur irritation de ne pas disposer d’informations précises de la part de l’Assurance maladie concernant l’enveloppe budgétaire disponible. L’organisation MG France, bien que partageant le malaise qui s’est installé autour de la table des discussions, paraissait néanmoins en retrait. Elle vient de sortir de sa réserve en préférant s’adresser non plus au patron de l’Assurance maladie ou même au ministre de la Santé mais directement au Président de la République, François Hollande (qui à l'approche des élections semble de plus en plus souvent intervenir directement dans les dossiers sensibles).
MG France a en effet adressé une missive au chef de l’Etat afin d’obtenir la création d’un « fonds d’investissement » doté d’au moins 500 millions d’euros, afin de soutenir la médecine libérale. Grâce à ce dispositif, les praticiens pourraient être en mesure de recruter de véritables assistants et de se décharger de tâches administratives, qui selon toutes les enquêtes conduites auprès des praticiens constituent aujourd’hui l’une des premières sources de mécontentement. « En déchargeant le médecin traitant d'une partie des tâches de gestion du cabinet et de la patientèle, il devient possible de consacrer plus de temps à la prise en charge des besoins de santé de la population », écrit le patron de MG France Claude Leicher. Ce fonds pourrait être créé par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2017 et représenterait 0,3 % de l’Objectif national de dépense d’assurance maladie (ONDAM) a calculé MG France. Il remarque par ailleurs qu’un tel système contribuerait à diminuer la « pression » que connaît l’hôpital, grâce à une plus grande efficacité de la médecine libérale.
Déterminations syndicales fortes
Le syndicat juge qu’une telle option saurait répondre aux attentes et aux enjeux actuels, alors que les solutions avancées par l’Assurance maladie sont considérées comme totalement insuffisantes. La création d’un « forfait structure » qui pourrait atteindre 1 700 euros par an ou l’embauche de "supers secrétaires" sont en effet considérées comme des caches misères par l’ensemble des syndicats, y compris par MG France. Avec une telle proposition, le syndicat manifeste sa volonté de demeurer un acteur essentiel dans l’élaboration des accords entre l’Assurance maladie et les médecins libéraux. Elle marque également la détermination des organisations à ne pas voir la nouvelle convention se résumer à une simple revalorisation du C et à des augmentations parcellaires considérées comme du « saupoudrage ».
Léa Crébat