
Entre 40 et 60 % des malades atteints de rhumatisme psoriasique (RP) développent une arthrite destructrice avec érosions osseuses conduisant à la perte de la fonction articulaire.
La plupart des données épidémiologiques sur les besoins en chirurgie orthopédique des malades atteints de RP ont plusieurs décennies. Pour actualiser un peu ces informations, une équipe belge a entrepris une étude sur le recours à la chirurgie pour les sujets atteints de RP.
La cohorte étudiée comporte 269 malades (60,96 % d'hommes et 38,66 % de femmes, âge moyen 53,94 ans) dont un grand nombre traités par anti TNF alpha.
Au total, 48,33 % avaient au moins eu une intervention (280 en tout) durant leur maladie : 41,54 % une seule et 58,46 % plusieurs.
La durée moyenne d'évolution de la maladie avant la chirurgie était de 1,58 ±12,05 ans.
L'âge des malades ayant subi au moins une chirurgie était de 54,13 ± 11,03 ans, non différent statistiquement de l'âge des malades non opérés.
Un peu plus du tiers (36 %) de ces opérations ont été, de fait, réalisées avant la pose du diagnostic de RP. Parmi celles ci, il s'agissait dans 40,59 % des cas, d'arthroscopies (diagnostiques dans 9,9 % des cas).
Il y avait une différence de score fonctionnel HAQ entre les malades ayant eu une chirurgie (0,95 ± 0,82) et ceux n'en ayant pas eu 0,50 ± 0,68), p <0,001.
Ces constatations montrent que les malades atteints de RP font l’objet d’un nombre croissant d'interventions de chirurgie orthopédique. Plus de 48 % des patients de cette cohorte ont eu au moins une opération, ce qui est bien supérieur aux 7 à 10 % des cohortes historiques. Deux hypothèses peuvent expliquer ces faits : la prise en charge actuelle est peut être plus agressive qu'il y a quelques années avec recours plus rapide à la chirurgie et il peut également s'agir d'un biais local, l’étude ayant été réalisée dans un hôpital universitaire.
Pour les auteurs, un diagnostic précoce et une prise en charge plus adaptée du RP dés le début de la maladie doit être la règle afin de réduire le risque d'intervention chirurgicale et améliorer la qualité de vie des malades.
Dr Juliette Lasoudris Laloux