
Les carcinomes cutanés (cancers cutanés « non mélanome ») sont presque uniquement des cancers des peaux blanches, mais ceux qui surviennent sur les peaux non blanches (Noirs, Hispaniques, Asiatiques) sont classiquement d’évolution plus grave. Chez les sujets Blancs, la fréquence de ces carcinomes photo-induits est considérablement augmentée par l’immunosuppression nécessaire après une transplantation d’organe. Mais on a peu de données sur la situation chez les transplantés d’organe non-blancs.
Dans le Centre de transplantation d’organes de l’Université Drexel, à Philadelphie, tous les patients font l’objet d’une surveillance dermatologique prolongée, au moins annuelle ; 62,7 % des 413 patients receveurs d’organe ainsi suivis entre 2011 et 2016 étaient non-blancs. Ils avaient une durée moyenne d’immunosuppression de 7,8 ans, le plus souvent après une transplantation rénale. Sur 190 patients noirs, seulement 7 avaient un carcinome épidermoïde, toujours in situ. Aucun de ces carcinomes ne siégeait en zone photo-exposée, mais 6 d’entre eux étaient situés dans la région génito-périnéale et étaient associés à une lésion à HPV. Chez les patients asiatiques et hispaniques, les cancers étaient également très rares, mais siégeaient le plus souvent en zone photo-exposée.
Ainsi, l’immunosuppression prolongée après transplantation, qui augmente considérablement le risque de carcinome photo-induit chez les « Caucasiens », semble selon cette étude favoriser la cancérisation des lésions à HPV, notamment les condylomes génitaux. Il convient de tenir compte de ces données pour adapter les conseils et la surveillance indiqués chez les patients transplantés d’organe.
Dr Daniel Wallach