Un taux de réadmissions de 6 % après chirurgie bariatrique

L’obésité frappe la moitié des Américains adultes, réduisant leur durée de vie, au point que, pour la 1ère fois de l’histoire, on prévoit que la génération actuelle vivra moins longtemps que la précédente. Entre 1998 et 2008, le nombre d’interventions bariatriques a décuplé. Les résultats de celles-ci n’ont cessé de s’améliorer en termes de morbi-mortalité mais le taux de réadmissions atteint quand même, dans les centres d’excellence, près de 6 % après court-circuit gastrique (CCG) sur anse en Y réalisé sous cœlioscopie. Les motifs les plus fréquents en sont nausées, vomissements, diarrhée, occlusion, saignement. Après cerclage, on peut observer une infection au niveau d’un élément du dispositif implanté.

Des auteurs californiens ont cherché à évaluer les raisons de ces réadmissions dans les 30 j postopératoires.

Complications postopératoires plus fréquentes et IMC plus élevé pour ceux ont été réadmis

Ils ont puisé leurs données dans le registre du collège américain des chirurgiens. Ils y ont trouvé 18 296 interventions (55 % CCG, 35 % gastroplasties verticales calibrées ou GVC, et 10 % de cerclages). Il y a eu 955 (5,2 %) réadmissions. Si on compare le groupe des 955 réadmis (GR) et les 17 341 autres (GNR), on constate dans le 1er une plus faible proportion de Blancs, avec un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé (notamment risque accru si IMC > 50). De même, la coexistence d’un diabète, d’une broncho-pneumopathie obstructive, ou d’une hypertension augmente le risque de réadmission. C’est le CCG qui a eu le plus fort taux (6,6 %) de réadmissions, devant GVC (4 %) et cerclage (2 %).

Les patients du GR ont eu en  moyenne une intervention plus longue, et une durée de séjour supérieure du fait de complications plus fréquentes, surtout sepsis, pneumonie, ré-intubation, infarctus myocardique, infection urinaire, hémorragie, phlébite ou réintervention.

En revanche, il n’y a pas eu de différence de mortalité entre les 2 groupes.

Les réadmissions ont été liées à une plainte touchant le tractus digestif (45 %), mais les problèmes diététiques étaient responsables de 34 % des cas, et les saignements de 7 %.

La présence de complications, surtout chez les hyper-obèses et les Noirs, augmente la probabilité d’une réadmission dans les 30 jours.

Dr Jean-Fred Warlin

Référence
Garg T et coll. : National prevalence, causes, and risk factors for bariatric surgery readmissions. Am J Surgery, 2016; 212: 76-80.

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