Une campagne dans les cabinets médicaux contre les violences éducatives
Paris, le lundi 15 avril 2019 – Depuis quelques années, on ne parle
plus de fessées, de gifles ou de "disputes", mais de "violences
éducatives ordinaires". Ce terme est destiné à englober tous les
mauvais réflexes (physiques et verbaux) qui font partie de
l’éducation d’un grand nombre de parents, dont les conséquences
sont pourtant potentiellement délétères et très largement
contre-productives. Les brimades, le chantage affectif, les
menaces, les cris ne sont pas toujours considérés comme des
éléments pouvant perturber les enfants : répétés, ils contribuent
pourtant à mettre en place un environnement anxiogène et à altérer
le lien de confiance entre le petit et l’adulte. Ils confortent par
ailleurs les futurs adultes dans l’idée de la légitimité des
rapports de force. De même, les tapes légères, fessées et autres
gifles auxquelles de nombreuses familles attribuent encore des
vertus éducatives ne permettent en réalité nullement de transmettre
aux enfants les principes souhaités. De nombreux travaux ont en
outre mis en évidence leurs effets à moyen et long terme sur le
développement des plus jeunes.
Faire naître le dialogue
Les professionnels de santé peuvent jouer un rôle essentiel dans la
prévention des violences éducatives ordinaires mais sont encore
cependant souvent trop timides en la matière. Interlocuteurs
privilégiés des familles, connaissant leurs intimités, témoins
fréquents de leurs méthodes d’éducation, ils répugnent cependant à
intervenir de peur de se voir reprocher leur intromission dans la
vie privée. Pour aider les professionnels de santé à franchir cette
barrière (et également en partie pour finir de convaincre ceux qui
ne sont pas encore convaincus du caractère nocif des violences
éducatives ordinaires), l’association Stop aux violences éducatives
ordinaires lance aujourd’hui une campagne de sensibilisation au
sein des cabinets médicaux. Ainsi, l’affiche et le dépliant
répondant au slogan : « Les violences éducatives, c’est grave
docteur ? », seront présents dans des salles d’attente et dans
des cabinets. Ces documents pourront non seulement être distribués
aux familles mais également permettre d’initier le dialogue sur ces
sujets sensibles. « Nous tous, professionnels de santé, pouvons
ensemble faire évoluer notre pays pour que nos enfants ne subissent
plus d’humiliations verbales et physiques et deviennent ainsi des
adultes n’ayant plus besoin de recourir aux rapports de
domination » estime le pédiatre Catherine Guegen qui a
étroitement collaboré avec l’association à la mise en place de
cette campagne essentielle.
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