
Il a été récemment démontré que les particules fines de moins de 2,5 µm (PM2,5) pourraient être un facteur de risque de développement et de progression de néphropathie. Une relation linéaire a été retrouvée entre le niveau d’exposition aux PM2,5 et le risque de survenue d’une insuffisance rénale chronique, de progression d’une néphropathie et d’insuffisance rénale terminale.
La part de responsabilité de la pollution de l’air ambiant sur l’insuffisance rénale au niveau mondial n’a pas encore été bien évaluée. Elle permettrait d’expliquer certaines variations géographiques, aiderait à l’identification de zones endémiques et nourrirait les débats sur les effets de la pollution de l’environnement sur la santé.
8,5 millions d’années de vie perdues
Selon ces données, l’incidence de l’insuffisance rénale chronique, attribuable aux PM2,5 à l’échelle mondiale, avoisine les 7 millions par an, soit 94 cas pour 100 000 personnes par an, avec 8,5 millions d’années de vie perdues et 11,4 millions d’années de vie corrigées du facteur invalidité. L’étude révèle des différences géographiques substantielles et identifie les régions où la pollution de l’air ambiant aurait un impact significatif sur l’épidémiologie de l’insuffisance rénale chronique. Il s’agit particulièrement de l’Amérique centrale, l’Afrique du Nord, plusieurs pays des régions de l’est de la Méditerranée, l’Afghanistan, le Pakistan, l’Inde et plusieurs pays du sud-est asiatique.
B Bowe et coll. estiment que ces données justifient une meilleure prise en considération, au niveau mondial, de l’impact de la pollution de l’air sur la santé des populations.
Dr Roseline Péluchon