
Tout a changé, mais pas l’essentiel !
La réponse à cette question a été donnée par l’enquête Opinion Way commandée par le groupe de cliniques ELSAN qui démontre régulièrement son souci d’un dialogue construit entre les patients d’une part et les praticiens et établissements de santé d’autre part. Alors que les nouveaux outils de communication, si souvent l’objet des discussions du Festival, paraissent avoir modifié de nombreux mécanismes classiques, il n’était pas inconcevable de redouter une perte de confiance vis-à-vis des acteurs historiques de la communication en santé que sont, naturellement, les médecins. Le sondage Opinion Way réalisé auprès de 1 047 personnes permet sans nuance d’être détrompé et rassuré sur ce point : les praticiens demeurent les interlocuteurs privilégiés et plébiscités des Français sur les questions de santé.Les médecins généralistes les plus légitimes
Ainsi, invités à déterminer les instances les plus légitimes pour transmettre une information sur la santé, 74 % des Français ont désigné en priorité le médecin généraliste, 51 % le spécialiste et 38 % le pharmacien, un trio gagnant qui se place loin devant les sites internet des institutions de santé (22 %). Plus largement, 85 % des Français jugent légitimes les praticiens généralistes et spécialistes et les pharmaciens. De la même manière, ils jouissent du plus haut niveau de confiance par rapport à tous les autres émetteurs : 47 % des Français indiquent qu’ils font le plus confiance aux médecins généralistes pour leur « donner de l’information » sur les sujets santé et 20 % citent les spécialistes. Au-delà, 73 % des Français accordent leur confiance aux praticiens et pharmaciens sur ces thèmes, alors que vis-à-vis des sites internet (institutionnels, médicaux grand public, ou de laboratoires pharmaceutiques), le niveau chute à 11 % ! Chez les plus jeunes, cependant, le niveau de confiance vis-à-vis des sites est légèrement plus haut mais ne dépasse pas 17 %.Conséquence de cette légitimité des professionnels de santé et de cette confiance, la source la plus consultée par les Français et citée en premier est le médecin généraliste (63 %), suivi du spécialiste (41 %) et du pharmacien (34 %), avant les sites internet médicaux grand public (18 %). Ces réponses reflètent certainement l’association dans l’esprit des répondeurs entre fréquence de la consultation et source de confiance, car dans les faits, il n’est pas impossible que l’on constate un recours un peu plus régulier aux sites internet.
Outre ces données majeures sur les acteurs plébiscités par les Français, l’enquête permet de mieux déterminer les types de sujet sur lesquels ils recherchent des renseignements. La quête principale concerne les examens à réaliser (et l’âge auquel il convient de le faire) citée par 57 % des Français (et en premier par 29 %), suivie de l’hygiène de vie (45 et 15 %), de l’alimentation (43 et 14 %) et de la prévention des maladies (41 et 14 %). S’ils sont curieux d’avoir plus de données en la matière, c’est notamment parce qu’ils ne sont guère enclins à retenir les messages transmis de manière globale par les campagnes de communication. Ainsi, moins d’un Français sur trois est capable d’évoquer un élément d’un récent programme dans ce domaine. Sans doute ce résultat est-il riche d’enseignement pour la construction des messages.
Alors que le rôle des professionnels de santé apparaît plus que jamais conforté, il ne serait pas inutile également de s’intéresser à celui des entreprises. Ces dernières sont en effet considérées légitimes pour mener des actions en matière de prévention par 55 % des Français, contre 29 % qui sont plutôt opposés à cette idée et 11 % qui ne se sont pas prononcés. Il ne serait par ailleurs pas inutile de se pencher sur la visibilité des sites internet d’institutions et d’hôpitaux et cliniques. S’ils font partie des portails qui bénéficient de la plus grande crédibilité par rapport à tous les autres (22 % estiment les premiers légitimes et 15 % les seconds, contre 10 % pour les sites internet médicaux grand public), ils sont néanmoins moins consultés : parmi les sites et réseaux sociaux visités sur les sujets santé, les sites d’information grand public arrivent en tête (cités par 37 % des sondés), bien devant les sites institutionnels (16 %) et ceux des acteurs hospitaliers (8 %). Des données qui montrent que visibilité et légitimité ne vont pas toujours de pair.
Aurélie Haroche