2019-nCoV : dernier rapatriement, premier traitement

Paris, le lundi 3 février 2020 – L’épidémie 2019-nCoV a atteint un nouveau seuil psychologique. Le 2019-nCoV a ainsi été plus meurtrier que le SRAS-COV en Chine en 2002-2003 (362 décès vs 349).

Au total, on collige 17 459 cas (17 276 en Chine) et 362 décès (dont un hors de Chine, aux Philippines).

En France, un deuxième groupe de rapatriés venus de Wuhan est arrivé dimanche sur la base militaire d'Istres avec à son bord 254 personnes, dont 64 Français et des passagers d'une trentaine d'autres nationalités. Parmi ces 190 étrangers, 124 sont déjà retournés dans leur pays par avion. En revanche, « une soixantaine de non Européens d'origine variée, Mexique, Rwanda, Brésil, Géorgie » resteront en quarantaine sur le sol français, selon la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Parmi les 254 passagers de ce deuxième vol, 36 présentaient des symptômes à leur arrivée à Istres dont « une vingtaine » de ressortissants français et non-européens qui ont dû rester sur le tarmac à Istres, afin d'être testés.

Adrien Taquet, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Santé a annoncé sur BFM TV : « tous ces tests se sont révélés négatifs et donc toutes ces personnes ont pu rejoindre les centres » à Aix-en-Provence et à Carry-le-Rouet, dans le sud de la France, où ils vont rester isolés 14 jours.

Après ces deux vols de rapatriement, « il n’y a aucun Français qui reste sur place qui ait fait la demande de rapatriement. Tous ceux qui le souhaitaient ont été rapatriés » a quant à elle précisé la porte parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

Une annonce contredite par le témoignage d'un Français isolé à 250 km de Wuhan et n'ayant pas de moyens de transport pour se rendre à l'aéroport.

Ces traitements venus de la lutte contre Ebola et le VIH

Dans ce contexte la communauté scientifique internationale s’active pour trouver un traitement adapté à ce nouveau virus.

Le Pr Yazdan Yazdanpanah, directeur de l’Institut immunologie, inflammation, infectiologie et microbiologie à l’INSERM et chef du service maladies infectieuses à l’hôpital Bichat de Paris a informé, en conférence de presse, que trois stratégies thérapeutiques sont déjà à un stade avancé.

La première consiste en l'association lopinavir/ritonavir déjà utilisée dans le VIH. En Chine, elle a déjà été délivrée dans le cadre d'essais cliniques.

Une deuxième stratégie consiste à utiliser l’association lopinavir/ritonavir combiné à de l’interféron : « cette combinaison fait l'objet d'une étude sur le MERS-CoV en Arabie Saoudite, dont les résultats sont attendus » rappelle le Pr Yazdanpanah.

La troisième stratégie repose sur le remdesivir, un antiviral qui a montré de bons résultats contre le virus Ebola.

En outre, trois vaccins candidats contre les coronavirus ont déjà été identifiés en phase I. « L'OMS pousse pour qu'ils soient évalués en phase IIb, voire III », rapporte le chef de service, qui estime cependant que l'« on n'aura pas de vaccin pour cette épidémie » rejoignant ainsi l’analyse de l’américain Anthony Fauci.

Une épidémie naissante qui pourrait aussi avoir de graves conséquences économiques. Ainsi, les bourses de Chine continentale "s'effondraient" lundi de presque 9 %. L’économie réelle chinoise apparaît paralysée : cinémas et centres commerciaux gardent leurs portes closes et la population reste calfeutrée et beaucoup d'entreprises et d'usines ne redémarreront pas leur activité avant le 9 février au moins.

Aussi, les autorités de la république populaire annonce injecter dans l’économie dès lundi 1200 milliards de yuans (155 milliards d’euros).

Xavier Bataille

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