
Pékin, le lundi 17 février 2020 - Ce week-end, l’Organisation
mondiale de la santé a dépêché une délégation d’experts pour
étudier avec les spécialistes chinois les scénarios de propagation
du SARS-CoV-2. Des discussions pour l’heure peu concluantes,
puisque l’agence onusienne a fait savoir que l’évolution de
l’épidémie était encore « impossible à prévoir ». Cependant,
cette équipe internationale doit encore réaliser des inspections
sur le terrain, passer en revue les mesures de prévention et
visiter des centres de recherche afin de formuler de nouvelles
recommandations pour contenir l’épidémie.
2 544 cas et 178 décès supplémentaires
Le travail de cette délégation intervient alors que selon les
données colligées quotidiennement par l’université John Hopkins de
Baltimore, on recense désormais 71 810 cas dont 70 553 en Chine. On
compte également 1 775 morts dont cinq hors de la République
populaire. En 24 heures on a donc enregistré 2 544 nouveaux cas
(dont 2 046 en Chine) et 178 décès supplémentaires (dont 177 en
Chine). Parmi ces nouveaux cas on notera l’identification du
premier patient africain, en Égypte qui fait craindre une
propagation sur ce continent qui n’est pas prêt à faire face à
l’épidémie. En outre 99 nouveaux cas ont été observés sur le
Diamond Princess. Au total 1 219 tests ont été effectués sur le
navire dont 454 positifs.
Dans ce contexte, les Etats-Unis ont évacué du navire quelque
300 de leurs ressortissants avec deux avions : le premier a atterri
en Californie dimanche peu avant minuit et le deuxième est attendu
au Texas. Les rapatriés seront mis à l’isolement quatorze
jours.
D’autres états, Hong-Kong, l’Australie, l’Italie et le Canada
ont annoncé vouloir eux aussi évacuer leurs ressortissants dans les
prochains jours.
Les promesses du remdesivir
La France a pour sa part fait état samedi de son premier
décès, le premier hors d’Asie, un touriste chinois âgé de 80 ans
qui était hospitalisé depuis plusieurs semaines à l’hôpital Bichat
de Paris. Agnès Buzyn a également signalé, dimanche,
l’identification d’un douzième cas, un Britannique en lien avec le
cluster de cinq patients identifiés il y a 8
jours.
Par ailleurs, après quatorze jours de quarantaine près de
Marseille, quelques 120 personnes évacuées de Wuhan en Chine ont pu
rejoindre leur domicile. Il s’agit de la deuxième vague de
rapatriés français à pouvoir sortir du centre de vacances de
Carry-le-Rouet, que 181 personnes avaient déjà pu quitter
vendredi.
Sur le plan thérapeutique, un troisième patient hospitalisé en
France est sorti du CHU de Bordeaux, après 22 jours
d'hospitalisation. Cet homme de 48 ans a reçu du remdesivir, un
antiviral développé contre le virus Ebola.
C'est une « petite molécule capable de gagner l'ensemble
des compartiments de l'organisme et dont on sait qu'elle diffuse
parfaitement dans les poumons, organe cible de la maladie », a
expliqué le Pr Malvy qui a pris en charge ce patient, précisant que
le médicament a été administré par voie intraveineuse pendant dix
jours et qu’il est « parfaitement toléré ».
C'est « aujourd'hui dans l'état des connaissances le
candidat prometteur le plus probant pour une évaluation »,
a-t-il ajouté, précisant que le choix de ce médicament avait été
fait « collégialement au niveau national, en concertation avec
l'OMS ».
Il va faire l'objet d'un essai thérapeutique comparatif en
Chine avec la coordination de l'OMS, lancé « dans les jours à
venir ».
X.B.