Test salivaire rapide : l’arme oubliée contre la pandémie ?

Paris, le jeudi 10 décembre 2020 - Le 28 novembre, la HAS (Haute autorité de santé) s’est prononcée sur les tests RT-LAMP sur prélèvement salivaire (EasyCov®). Il s’agit d’un système « intégré » en vertu duquel le traitement du prélèvement et l’analyse se font au sein d’un même automate, en une action et par un seul opérateur.

Dans son avis, l’agence sanitaire faisait part d’une sensibilité satisfaisante pour les patients symptomatiques (84 %), mais d’une spécificité inférieure aux « performances minimales requises » par la HAS (92 %, la HAS exige en principe une spécificité de 99 %).

Cependant, la HAS se déclarait favorable à son utilisation et à son remboursement chez les patients symptomatiques pour lesquels le prélèvement nasopharyngé est impossible ou difficilement réalisable. « En effet, même si ce test est moins performant que le test RT-PCR nasopharyngé, qui reste le test de référence, cette baisse de sensibilité et de spécificité est compensée par l’acceptabilité et la rapidité de réalisation, avec un résultat en 40 minutes contre plusieurs heures au minimum pour la RT-PCR. Cependant, la moins bonne spécificité impose de réaliser un contrôle par un test RT-PCR sur prélèvement salivaire en cas de test positif » justifiait l’agence.

Un test pour la vie de tous les jours ?

Près de deux semaines après cet avis, Easycov n’est toujours pas utilisé, dans l’attente d’un avis de l’ANSM (Agence nationale du médicament) et d’un arrêté ministériel. Mais Easycov a déjà ses afficionados. Ainsi le président de la région Grand Est et également médecin, Jean Rottner s’est lancé dans un plaidoyer en faveur de ce test sur France Info.

« Il y a un test dont on parle insuffisamment, c'est le test salivaire (…) Il y a un certain nombre de lieux, les lycées, les universités, où il faudrait, grâce à ce test salivaire extrêmement pratique, tester de manière fréquente, rapide, et éventuellement confirmer par un test antigénique ou un test PCR quand il y a un doute (…). Il faut que nous arrivions à multiplier et à simplifier ces tests (…). Aujourd'hui, il faut peut-être revoir notre copie parce qu'il y a un échappement des clusters. Autant ils sont contrôlés dans les institutions, autant les clusters liés aux rassemblements et aux familles échappent à tout contrôle et, là, il faut rectifier le tir » explique le Dr Rottner.

Et comme souvent en matière de Covid-19, l’Amérique du Nord pourrait nous voler la vedette. Ainsi Easycov est en pourparlers avec les agences régulatrices américaines et canadiennes pour commercialiser rapidement ce dispositif…

Xavier Bataille

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