Paris, le mercredi 17 mars 2021 – La Haute Autorité de Santé a
validé l’utilisation, pour les personnes âgées de plus de 15 ans,
de tests antigéniques à prélèvement nasal, dont les fameux
autotests déjà utilisés dans plusieurs pays européens.
Une bonne nouvelle dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19…et
surtout pour nos nasopharynx. La Haute Autorité de Santé, dans un
communiqué publié ce mardi, a donné son feu vert à l’utilisation en
France de tests antigéniques à prélèvement nasal dans le cadre du
dépistage de la Covid-19. Ces tests sont bien moins invasifs et
désagréables que les tests RT-PCR et les tests antigéniques «
classiques » qui nécessitent un prélèvement nasopharyngé. Le
prélèvement nasal dit profond se réalise en effet à une profondeur
de 3 à 4 cm dans la narine. Le résultat est obtenu en moins de 30
minutes. La HAS le reconnait, « le prélèvement nasal est une
option plus acceptable que le prélèvement nasopharyngé lorsque les
tests doivent être répétés régulièrement ».
La HAS autorise les autotests mais s’en méfie
Plus simple, le prélèvement nasal peut être effectué
directement par la personne à dépister elle-même : c’est ce qu’on
appelle l’autotest, par opposition aux tests diagnostiques rapide
(TDR) ou tests rapides d’orientation diagnostique (TROD), réalisés
par un professionnel de santé. Si la HAS a validé l’utilisation des
autotests, ses experts conservent une certaine méfiance pour ces
tests réalisés sur soi-même. Ils recommandent donc que leur
utilisation soit limitée soit à la « sphère privée » (par
exemple avant une rencontre avec des proches), soit dans le cadre
d’un dépistage à large échelle « en fonction de l’aptitude de
chacun à réaliser le test ». La HAS s’inquiète également de la
difficile traçabilité des cas détectés par les autotests « qui
n’est pas garantie », « impactant ainsi la recherche des cas
contacts ».
A l’inverse, la HAS considère que les tests TDR/TROD réalisés par
des professionnels de santé peuvent être utilisés pour toutes les
personnes de 15 ans, qu’elles soient symptomatiques ou
asymptomatiques ou que l’on agisse dans le cadre d’un contact
isolé, d’un cluster ou d’un dépistage à large échelle. Selon la
HAS, les tests nasaux TDR/TROD ont une fiabilité comprise entre 80
et 95 % pour les personnes symptomatiques et 50 à 60 % pour les
sujets asymptomatiques. Malgré ces bons résultats, elle recommande
que tout cas positif détecté par ce type de test soit confirmé par
un test RT-PCR. Enfin, les experts disent attendre les résultats
des « expériences étrangères » pour réévaluer l’opportunité
d’étendre l’utilisation des tests nasaux aux enfants âgés de 10 à
15 ans.
Les Allemands se ruent sur les autotests
Malgré ce feu vert de la HAS, il faudra encore attendre un peu
(?) de temps avant que les autotests soient accessibles à tous en
pharmacie. En effet, il faut désormais que chaque fabricant
d’autotests demande et obtienne une autorisation de mise sur le
marché à l’agence national de sécurité du médicament (ANSM). Il
faut également que les autorités se prononcent sur le remboursement
éventuel de ces dispositifs médicaux. Le Directeur Général de la
Santé Jérôme Salomon estime cependant que ces autotests pourraient
être disponibles en pharmacie et même dans les supermarchés d’ici
la fin de la semaine.
Sur ce point, la France accuse un retard certain sur ses voisins
européens, puisque les autotests sont déjà disponibles dans les
pharmacies néerlandaises, britanniques ou encore autrichiennes. En
Allemagne, ces tests, disponibles depuis une dizaine de jours,
rencontrent un grand succès. Des autotests sont ainsi distribués
dans les écoles et le gouvernement a promis que chaque Allemand
aurait droit à un autotest gratuit par semaine.
"Une fiabilité de 50-60% de ces autotests si asymptomatique": quel intérêt sinon de se rassurer faussement sur son état et de baisser la garde en famille ou cercle restreint d'amis! "Fiabilité de 80-95 % pour les symptomatiques" lorsque le PCR classique est de 75% maxi me semble-t-il; ne nous raconterait-on pas des idioties?
Rajoutez à cela le variant breton qui réussit à passer sous les radars de la PCR classique. Donc tout un chacun en pharmacie, à la maison etc ... peut faire son autotest pour avancer dans le dépistage. Personnellement j'ai la funeste impression qu'on fait du grand n'importe quoi au final et que le médecin traitant que je suis risque de se retrouver encore avec plus de questions de ses patients noyés par l'interprétation à donner au résultat de ces autotest, non? Tout cela me paraît très mercantile surtout dans la façon de nous présenter à la remorque des Allemands qui, eux, "se ruent sur les autotests". On est où là? Sur le Jim ou chez Carrefour?
Dr Philippe Masson
Le délire consumériste
Le 21 mars 2021
En effet, l'irrationnel en la matière n'est pas d'aujourd'hui, il dure depuis dix mois et ne fait que prospérer. Observons seulement que la gabegie d'examens inappropriés règne en médecine depuis quelques décennies. Et ce n'est pas tant le volume que le bon usage qui pose de sérieux problèmes.
Dans le domaine du diagnostic, la formation des professionnels est indigente et la culture du public inexistante. Quelques-uns en profitent assurément.