Tout savoir sur l’obligation vaccinale des soignants libéraux

Paris, le vendredi 27 août 2021 – Moins médiatisée que celle des soignants hospitaliers, la vaccination obligatoire des soignants libéraux pose également des questions, relatives au décompte des vaccinés, au contrôle de l’obligation et à sa sanction.

Les manifestations d’opposition à la politique sanitaire ainsi que la situation de crise que traverse les hôpitaux aux Antilles ont mis en lumière la question de la vaccination obligatoire des soignants hospitaliers. On en oublierait presque que cette vaccination obligatoire s’applique également aux soignants libéraux. Tout comme leurs confrères exerçant à l’hôpital, les médecins et infirmiers de ville ont jusqu’au 15 septembre pour se faire administrer une première dose d’un vaccin contre la Covid-19 et jusqu’au 15 octobre pour recevoir, le cas échéant, la deuxième dose.

Les soignants libéraux qui refuseront de se soumettre à ces nouvelles conditions de travail se verront interdire d’exercer. En principe, cette obligation vaccinale est censée prendre fin au 15 novembre prochain. Mais le ministre de la Santé Olivier Véran a, sans surprise, annoncée ce jeudi que cette mesure ainsi que le passe sanitaire pourrait être renouvelée au-delà de cette date.

Les soignants libéraux contrôlés… et contrôleurs

Si l’obligation vaccinale des soignants hospitaliers sera contrôlée par leurs employeurs, ce sont les agences régionales de santé (ARS) qui feront la police chez les libéraux. La loi du 5 août 2021 « relative à la gestion de la crise sanitaire » dispose que les ARS pourront « accéder aux données relatives au statut vaccinal » des soignants libéraux « avec le concours des organismes locaux d’assurance maladie ». La loi dispose également que si l’ARS constate qu’un soignant libéral exerce sa profession sans satisfaire à l’obligation vaccinale pendant plus de trente jours, elle pourra en informer le conseil national de l’ordre compétent, sans plus de précision. Ce sera donc aux instances ordinales de notifier aux contrevenants l’interdiction provisoire d’exercer et de déterminer les sanctions adéquates éventuelles pour les soignants libéraux récalcitrants. On ignore si les ARS vont diligenter un contrôle systématique.

Les soignants libéraux seront également contraints de faire la police. En effet, la loi précise que « les personnes travaillant dans les mêmes locaux que les professionnels de santé » sont également soumis à l’obligation vaccinale. Un médecin libéral est donc dans l’obligation de vérifier que son employé (un secrétaire médical par exemple) satisfait à l’obligation vaccinale. Il peut pour cela exiger une preuve de vaccination à son employé qu’il devra détruire une fois que l’obligation vaccinale ne sera plus en vigueur (et les jours heureux revenus). Si son employé ne peut ou ne veut pas justifier de sa vaccination, le soignant libéral sera donc dans l’obligation de suspendre son contrat de travail sans rémunération. Un soignant qui refuserait de contrôler ses employés s’expose à une amende de 1 500 euros.

Près de 90 % des soignants libéraux seraient vaccinés

Le taux de vaccination exact des professionnels de santé libéraux est difficile à connaitre. Selon les derniers chiffres de Santé Publique France, 89,7 % des soignants libéraux sont partiellement vaccinés et 84,3 % complètement. Mais dans un article publié le 8 juillet dernier, le service CheckNews de Libération avait souligné la difficulté d’obtenir un chiffre précis en raison des différences de définition du terme « soignant » et du manque d’exhaustivité des données disponible. Santé Publique France avait reconnu que le pourcentage de vaccinés pouvait varier de quelques points selon la méthode de recensement employée.

Une chose est sure : le taux de vaccination des soignants libéraux est supérieur à celui de leurs confrères hospitaliers. Les médecins ou infirmiers libéraux récalcitrants à la vaccination sont très peu nombreux. Une poignée d’entre eux expriment tout de même leur volonté de refuser la vaccination et de cesser d’exercer à compter du 15 septembre.

« Je ne vois pas en quoi je suis un danger pour mes patients et pourquoi on m’interdirait d’exercer » explique aux journalistes de France Bleu un médecin généraliste des Landes qui devra fermer son cabinet le 15 septembre, faute de s’être fait vacciné.

Quentin Haroche

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