
« Œuvre d’une vie » contre « machine à broyer »
Un manque de personnel « suraigu »
Nicolas Barbet
Nicolas Barbet
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Rien ne me surprend dans ce « déni » de responsabilités et les protestations des responsables de ce groupe. J’ai, moi-même, vécu ce genre de dérives en exerçant mon rôle d’infirmier au sein d’un établissement appartenant à une entité comme Orpéa. Le résultat fut un conflit permanent avec les « cadres » devant toutes ces ignominies (pour le moins, et en langage châtié !). Au final le pot de terre s’est brisé contre le pot de fer. L’avis d’un « petit » infirmier ne vaut pas un clou face aux soucis de rentabilité. Rien d’étonnant quand on sait que la plupart de ces groupes sont « cotés en bourse » et donc, inféodés aux actionnaires qui attendent leur dû. On m’a refusé (à l’époque) l’achat d’un oxymètre de pouls à 150 € (prix en vigueur alors) mais « on » a pas hésité à engager 3000 € pour du mobilier de jardin « design » pour la galerie et son usage ; très sporadique, par quelques résidents encore valides. Et je ne parlerai même pas des « pannes » de changes pour ces pauvres dépendants. Bref, cela s’est fini par un licenciement pour faute (pas grave car je me suis retenu de flanquer mon poing dans la hure directoriale !) mais le mal était fait. Toute vérité n’est pas bonne à dire. La résultante étant un profond dégoût pour ces « faiseurs de fric » et la promesse que je le suis fait de ne plus jamais y travailler.
La solution pourrait venir d’un simple texte de Loi encadrant parfaitement les statuts, le domaine d’action en fonction de l’Ehpad (médicalisé ou non) et un contrôle vraiment efficace des autorités de tutelle ( H.A.S., Igas, ARS et tutti quanti). Le tout, bien sûr, agrémenté d’un arsenal de sanctions idoines et…bien appliqué.
Enfin, je n’oublie pas ma naïveté coutumière quand on sait ce que représenterait, en terme d’impact financier, la prise en charge de nos aînés dépendants par l’Etat. Jusqu’à présent c’était parfait de laisser « le privé » gérer tout cela. On voit ce que cela a donné. Il serait temps de recadrer tout ce joli monde.
Jean-Laurent Bortolaso (IDE)
Merci pour ce témoignage qui nous donne une idée de ce qu'il faut penser du cœur des vertus outragées qui s'est longuement épanché ici il y quelques jours pour défendre l'indéfendable.
Bon courage.
J. Sartre